Le vote de cette loi controversée en Israël même, le chef de l'opposition et du parti travailliste, Isaac Hertzog, l'a qualifiée de «loi abjecte» qui annexerait des millions de Palestiniens et exposerait les soldats et les hommes politiques israéliens à des procès devant les tribunaux criminels internationaux. La Paix maintenant, une ONG israélienne opposée à la colonisation, estime que cette loi fera des citoyens israéliens des voleurs et constituera une tache dans les livres de loi d'Israël. Cette loi «légalisera» 53 colonies «sauvages» et, au minimum, plus de 800 hectares de terres palestiniennes feront l'objet d'expropriation, affirme l'ONG israélienne. Cette nouvelle loi vise donc à légaliser le vol des terres palestiniennes au regard du droit israélien et constituera un pas de plus vers l'annexion de plus de terres palestiniennes, à l'image de l'occupation et de l'annexion de la ville sainte d'El Qods (Jérusalem-Est) en 1967. Dans un communiqué publié après le vote de la Knesset, l'Organisation de libération de la palestine (OLP) a accusé la loi en question de «légaliser le vol». «La loi atteste de la volonté du gouvernement israélien de détruire toute chance de solution politique», a souligné l'OLP, estimant que l'entreprise de colonisation israélienne est une entrave à la paix et à la possibilité d'une solution à deux Etats. De son côté, Nabil Abou Roudeina, le porte-parole officiel de la présidence palestinienne, a vivement critiqué la nouvelle loi israélienne, indiquant qu'elle est contraire à la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU. Celle-ci adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU le 23 décembre 2016, par 14 voix pour et l'abstention des Etats-Unis, dénonce la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés en 1967, y compris à El Qods (Jérusalem-Est), et réclame son arrêt immédiat pour permettre la réalisation de la solution à deux Etats, soutenue par l'ensemble de la communauté internationale. Le porte-parole de la présidence palestinienne a appelé la communauté internationale à «prendre ses responsabilités avant d'aboutir à une étape difficile à contrôler». Connivence de la nouvelle administration Américaine Le vote de cette loi, approuvée par 60 députés et rejetée par 52, légalisant le vol de terres palestiniennes par Israël, n'aurait jamais été rendu possible sans un feu vert de l'Administration américaine et du président Donald Trump en personne. D'ailleurs des déclarations de hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, font état d'une coordination avec l'allié américain bien avant la séance du vote. Depuis Londres, Netanyahu a indiqué avoir informé l'Administration du président Trump du projet et que le vote aurait lieu le même jour. «On ne prend pas ses amis par surprise, on les informe. C'est ce que j'ai fait», a dit le Premier ministre israélien cité par des médias locaux. Bezalel Smotrich, du Foyer juif, parti nationaliste religieux représentant des colons israéliens et l'un des instigateurs du projet de loi, s'est félicité de l'élection du président Trump «sans lequel la loi ne serait probablement pas passée». La déclaration faite par la Maison-Blanche jeudi dernier, disant que la construction de nouvelles colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens pourrait représenter une entrave à la paix, semble aujourd'hui n'être que des mots dépourvus de tout sens. L'accord israélo-américain sur l'adoption de cette loi, qui montre le visage hideux de l'occupation israélienne, prouve à quel point le président Donald Trump est décidé à tenir ses promesses faites au cours de sa campagne électorale. En résumé pour Trump, Israël, seul, décide quoi donner et quoi garder des terres palestiniennes, méprisant totalement la légitimité ainsi que le droit international. Depuis le jour de l'investiture du président Trump, le 20 janvier, le gouvernement de droite israélien a décidé la construction de plus de 6000 unités coloniales, un record ! Montrant l'échec de l'Organisation des Nations unies a faire face à l'obstination israélienne de détruire la solution à deux Etats, Nickolay Mladenov, le coordonnateur pour la paix de cette organisation créée pour protéger les intérêts des peuples, s'est suffi à se dire «inquiet» que le texte ne «réduise grandement les perspectives de paix».