Ces dernières années la commune de Chaâbet El Ameur a enregistré un nombre important d'actions de protestation suite au malaise qui frappe la population. « Cela est une preuve qu'il ne fait pas bon vivre à Chaâbet », nous dit un habitant de la commune. Cette localité située à 35 km à l'est de la wilaya de Boumerdès, vit en fait des difficultés multiples. La région vit au rythme des problèmes qui l'ont plongée dans un marasme pénible. Une année de blocage de l'assemblée communale a plongé davantage la commune dans un sous-développement indescriptible. Il y a quelques jours, peu après l'installation de l'exécutif communal suite à un consensus entre les élus locaux (RND et FLN), la commune de Chaâbet a été le théâtre de divers mouvements de contestations populaires pour protester contre le malaise social que vit la population. La grève des transporteurs du village Aït Ibrahim en était l'exemple, le mouvement a été entamé juste après les fortes chutes de pluies qui se sont abattues sur la région causant la détérioration des routes déjà en souffrance. Les transporteurs réclament le revêtement des routes. En outre ils ont lancé un ultimatum de 10 jours aux autorités pour répondre en urgence à leurs doléances. Le président du comité du village nous a dit : « Les revendications des transporteurs sont légitimes, la route de notre village n'a jamais été revêtue depuis son inauguration en 1992. » Et d'ajouter : « Si le revêtement n'est pas fait dans dix jours les transporteurs sont déterminés à inscrire leur grève dans la durée. » Par conséquent les habitants et particulièrement les enfants scolarisés au niveau des établissements scolaires du chef-lieu trouvent d'énormes difficultés de rejoindre les bancs de l'école. Au fait que l'unique école primaire de la région est dans un état lamentable, s'ajoute l'épineux manque de bus de ramassage scolaire. La protesta a aussi touché les établissements scolaires du chef-lieu. Le collège Ibn Badis a vécu une protestation qui a failli dégénérer. Les élèves se sont soulevés contre les mauvaises conditions de scolarisation, notamment l'absence criant de chauffage dans les classes. Les collégiens ont investi la route pour crier contre le marasme qu'ils vivent. Le froid dont souffrent les écoliers et le personnel de l'établissement a empiré la situation et ne contribue pas à accomplir la mission de transmission du savoir. La mise à l'arrêt du chauffage pour manque de combustible, particulièrement dans les villages qui ne sont pas encore raccordés au réseau de gaz naturel rend toute animation dans les classes très difficile. Au village Aït Saïd la situation n'est guère reluisante. Les habitants continuent de vivre dans l'anonymat et dans un isolement qui ne dit pas son nom. La situation s'est exacerbée suite à la destruction, lors les chutes de pluies de la semaine dernière, du passage provisoire jouxtant le pont Bouiri qui relie la région au chef-lieu. Les habitants sont coupés du reste de monde, les écoliers trouvent des difficultés à gagner les établissements scolaires de la ville. Ils font le détour par les Issers pour rejoindre leurs établissements. « Les autorités nous ont promis de nous venir en aide en urgence, surtout lors de la visite du wali le 17 juillet dernier », nous dit un délégué du comité du village qui ajoute : « 6 mois après la visite du wali, nous ne voyons rien venir. Notre quotidien devient amer, nous sommes isolés ». Par ailleurs la route menant au village est carrément délabrée, ce qui a empiré le quotidien des villageois. Les travaux de rénovation de ladite route sont à l'arrêt et le projet n'est pas achevé.