Des lotissements d'habitation dans l'est de la capitale ne sont pas raccordés au réseau d'AEP. Cette situation perdure depuis une trentaine d'années pour certains quartiers, notamment à Harraga dans la commune de Bordj El Kiffan. Les habitants affirment avoir déposé des demandes de raccordement au réseau d'approvisionnement en eau de la ville depuis fort longtemps, mais sans résultat. Pour s'alimenter en eau potable, les habitants achètent des citernes de 1000 litres à 1200 DA. «Les vendeurs d'eau profitent de l'occasion pour imposer des prix exorbitants. Mais que voulez-vous, on est obligé d'acheter cette eau pour nos besoins quotidien», s'insurge un habitant de Harraga. L'absence de raccordement au réseau d'AEP ne touche pas toute la localité. Les quartiers concernés sont situés sur le côté droit de la route principale, le CW149. A partir de la station-service, jusqu'au lieudit Sidi Dris, la majorité des venelles perpendiculaires à la route ne sont pas raccordées au réseau d'AEP. Les habitants avaient l'habitude de s'alimenter en eau à partir d'une sonde d'irrigation. Après le séisme de 2003, cette eau est devenue impropre. «Les secousses du séisme ont mélangé l'eau de la sonde avec celle des égouts. Résultat : l'eau est devenue impropre», assure-t-on. Depuis 2003, les habitants se sont tournés vers les vendeurs d'eau pour s'approvisionner. «Nous avons fait des demandes de raccordement, mais nous n'avons reçu aucune réponse. Nous lançons un appel aux services de la Seaal afin qu'ils procèdent au raccordement de notre quartier au réseau d'AEP», soutiennent les habitants de Harraga. Signalons que la même situation prévaut également au niveau du lotissement Douar Ben Ziane. Sauf que les habitants ont effectué des raccordements illicites sur une conduite principale. «Nous attendons le raccordement de nos maisons au réseau d'AEP depuis une vingtaine d'années. Nous avons fait plusieurs demandes, mais aucun résultat», déplorent les habitants. Ces lotissements d'habitations se trouvent pourtant dans la capitale, qui plus est ont été bâtis depuis fort longtemps. «Nous sommes des habitants de la capitale et notre quartier existe depuis vingt ans. Qu'attendent les autorités concernées pour nous raccorder ?» s'interrogent les habitants. «Faut-il recourir aux démonstrations de rue pour faire entendre notre demande ?» disent-ils. Les pouvoirs publics avaient décidé, dans un passé récent, de raccorder les habitations des bidonvilles au réseau de l'électricité. C'est ainsi que des sites tentaculaires ont bénéficié de l'énergie électrique, alors qu'il s'agit d'habitations illicites. Pour le cas des habitants de Harraga et ceux de Douar Ben Ziane, il s'agit d'habitations construites légalement. «Nous lançons un appel urgent aux autorités concernées par notre problème, afin qu'elles nous raccordent à l'eau potable de la ville», concluent nos interlocuteurs.