La grève de la faculté des sciences économiques de gestion et des sciences commerciales a grandement pesé et de façon remarquable sur le déroulement des cours et des examens qui n'ont été achevés jusqu'à janvier 2017. Il s'agit ainsi d'un retard qui ne sera pas sans conséquences sur la nouvelle année universitaire. La protestation est souvent de mise au niveau de l'UMMTO, où les étudiants, les enseignants et les ATS sont toujours en ébullition. La situation provoque ainsi d'énormes retards pour le fonctionnement de l'UMMTO, qui «croule» sous le poids du nombre important d'étudiants. La création d'une deuxième université s'avère ainsi une véritable nécessité pour une gestion efficace des affaires, notamment de la communauté estudiantine. La gestion de l'UMMTO est très difficile. «Une seule équipe ne peut pas gérer 60 000 étudiants et assurer la prise en charge de la pédagogie et de la recherche», ont souvent rétorqué les responsables du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à Tizi Ouzou. L'actuel ministre de la tutelle a, d'ailleurs, été maintes fois interpellé pour agir en vue d'aboutir à la création d'une deuxième université. La maîtrise de l'orientation des flux d'étudiants est l'une des solutions préconisées pour faire face aux déficits en places pédagogiques et d'hébergement induits par les retards dans la réalisation des infrastructures. Toutefois, avec neuf facultés regroupant vingt-neuf départements assurant la formation de plus de 60 000 étudiants, la tâche n'est pas chose aisée, d'autant plus que les campus sont éparpillés. La centralisation des affaires de l'universitaire rend, d'ailleurs, difficile le suivi des projets de réalisation d'infrastructures universitaires. D'ailleurs, plusieurs structures connaissent un retard dans leur réception, comme le projet d'extension du pôle de Tamda, à 14 km à l'est de Tizi Ouzou. Le retard dans la livraison de ce projet provoque souvent un manque de disponibilité en places pédagogiques, qui influe inéluctablement sur la programmation des infrastructures d'enseignement et induit aussi des surcharges dans l'occupation des salles de cours et des amphithéâtres. Un autre volet, qui reste un véritable défi pour l'UMMTO, est son adaptation au milieu socio-économique pour s'imposer comme un centre de rayonnement au niveau local. Pour rappel, lors de la dernière session de l'APW consacré au secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les intervenants ont longuement insisté sur «l'adaptation de la formation du système LMD aux besoins de l'environnement économique et administratifs de la wilaya et du pays pour améliorer l'employabilité des diplômés et réduire le taux de chômage des jeunes. Il est temps de créer une jonction et des passerelles entre l'université et les entreprises», ont-ils suggéré. Le nouveau recteur, le professeur Ahmed Tessa, installé au début de la nouvelle rentrée universitaire, estime que «l'UMMTO est arrivée à un moment critique de son évolution en tant qu'institution génératrice de savoir et de connaissances et en tant qu'entité libératrice de compétences au service de l'économie nationale. Sa croissance et son développement exigent, de nous tous, de l'engagement, de l'implication et de l'effort.» «Nous avons la responsabilité de sortir de la spirale négative des conflits sociaux et des grèves à répétition qui impactent, sensiblement et souvent négativement, la qualité de nos formations et de nos diplômes. Je veillerai personnellement à l'instauration des ponts de concertation, de dialogue et de communication entre les différents acteurs aussi bien au niveau rectoral qu'au niveau des démembrements facultaires.» Pour ce qui est du volet hébergement, la tâche est certes difficile mais, selon Ahcène Mamèche, l'un des directeurs des œuvres universitaires de Tizi Ouzou, la situation est maîtrisable. «Aucun étudiant qui ouvre droit à l'hébergement n'est resté sans chambre. Je cite, à titre d'exemple, les résidences relevant de la direction des œuvres universitaire de Tamda où nous avons même encore des places disponibles», précise le même responsable, qui ajoute que deux résidences d'une capacité globale de 3000 lits peuvent être réceptionnées avant la rentrée universitaire prochaine.