Suite à la décision prise par le président malien, Amadou Toumani Touré, en février dernier, de relâcher quatre terroristes en contrepartie de la libération d'un otage français kidnappé par Al Qaîda au Maghreb, le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères, Benchaâ Dani, a indiqué sur les ondes de la Radio nationale que « l'Algérie souhaite que l'initiative malienne ne se répète pas ». Les autorités algériennes sont encore très remontées contre le gouvernement malien après que le président Amadou Toumani Touré eût pris la décision en février dernier de relâcher quatre terroristes en contrepartie de la libération d'un otage français kidnappé par Al Qaîda Maghreb. Cela surtout que deux des quatre criminels étaient réclamés depuis longtemps par la justice algérienne. Dans une déclaration faite hier à la Radio nationale, le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères, Benchaâ Dani, a indiqué que l'Algérie souhaite qu'une telle initiative ne se répète pas. « Nous souhaitons que cette initiative malienne ne se répète pas. Toute libération d'un terroriste pourrait, à ce stade-là, porter un danger supplémentaire à des victimes innocentes », a déclaré M. Dani. Mettant en relief la résolution 1905 du Conseil de sécurité des Nations unies qui interdit et criminalise le payement de rançon, le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères a souligné que les Etats sont engagés pour respecter, observer et appliquer cette résolution. A rappeler qu'en réaction immédiate à la décision du gouvernement malien de procéder à la libération de quatre terroristes qu'il détenait, l'Algérie avait rappelé pour consultation, le 23 février dernier, son ambassadeur à Bamako. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait par ailleurs qualifié de « fallacieux » le prétexte avancé par les Maliens pour justifier la libération des 4 terroristes. Les autorités maliennes avaient soutenu, en effet, que les terroristes relâchés avaient purgé leur peine de prison. Le gouvernement algérien n'avait pas hésité alors à « condamner et dénoncer avec force cette attitude inamicale du gouvernement malien qui a fait fi de la convention bilatérale de coopération judiciaire, signée par les deux pays, et au nom de laquelle la demande d'extradition des deux ressortissants algériens poursuivis par la justice algérienne pour des actes terroristes, a été formulée en septembre 2009 et réitérée en février 2010 ». Le ministère algérien des Affaires étrangères avait soutenu en outre que la décision du gouvernement malien de libérer des terroristes recherchés par des pays voisins est « un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d'Al Qaîda ». A mentionner que la décision du gouvernement malien a également suscité le courroux des autorités mauritaniennes qui ont, elles aussi, rappelé leur ambassadeur à Bamako. A souligner que de nombreuses sources diplomatiques européennes ont contredit de manière radicale la version donnée par Bamako. Ces dernières disent avoir des éléments qui prouvent que c'est le Quai d'Orsay qui a fait pression sur les autorités maliennes pour amener celles-ci à relâcher les quatre terroristes en contrepartie de la libération du ressortissant français enlevé dans le nord du Mali au mois de janvier dernier. Pour tout le monde, c'est Bernard Kouchner qui s'est personnellement chargé de faire plier le président Amadou Toumani Touré au cours de deux déplacements dans la capitale malienne. Durant l'un de ces déplacements, le très controversé ministre français des Affaires étrangères était accompagné de Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée. La démarche française a, semble-t-il, outré les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui se seraient promis, par ailleurs, de le faire savoir au gouvernement de François Fillon.