L'Italie souhaite négocier autrement avec les terroristes par le biais du président malien, Amadou Toumani Touré. Nouakchott reste sur sa position et refuse de se soumettre au marchandage des islamistes affiliés à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette dernière exige la libération de quatre de ses membres détenus dans les prisons mauritaniennes en échange des cinq ressortissants européens kidnappés en décembre 2009 et actuellement détenus au nord du Mali. Il s'agit d'un couple italien et de trois humanitaires espagnols. Al Qaîda avait en effet, menacé d'exécuter l'un des otages italiens. Or, l'ultimatum lancé par la nébuleuse, appelant la Mauritanie à libérer ces otages en contrepartie de l'élargissement du couple italien, a expiré le 1er mars dernier, et les otages n'ont pas été exécutés. Peut-on considérer dès lors que cette organisation aurait reçu des garanties comme pour l'otage français Pierre Camatte? Il est certain que ce qui se passe dans les coulisses n'est certainement pas près d'être divulgué à l'opinion publique nationale et internationale. Néanmoins, l'on sait que la Mauritanie a affiché son refus catégorique quant à la négociation avec les terroristes. Cependant, l'Italie souhaite négocier autrement avec les terroristes par le biais du président malien, Amadou Toumani Touré. Mais le scénario est différent pour l'Espagne, pays des trois otages espagnols pour lesquels Al Qaîda a formulé les mêmes exigences, à savoir la libération de ses membres en Mauritanie en contrepartie de la libération des trois Espagnols. Le Premier ministre espagnol, José-Louis Rodriguez Zapatero s'est dit surpris par cette exigence, vendredi 5 mars 2010. Le 21 février, le quotidien espagnol El Mundo a affirmé que Madrid était en train de payer une rançon de 5 millions de dollars à Al Qaîda pour la libération de ses trois otages. L'Italie et l'Espagne sont-elles en mesure de rééditer le même processus que le Mali et la France? Difficile de répondre à cette question. Sur ce point, la Mauritanie a catégoriquement refusé de négocier avec les terroristes et sur un autre plan, elle ne veut pas perdre son amitié avec l'Algérie alors que les relations diplomatiques avec le Mali se sont dégradées depuis qu'il a accepté de libérer des prisonniers terroristes en échange de l'otage français. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a laissé entendre que l'Algérie ne manquera pas de retirer son ambassadeur de Bamako. Pendant ce temps, l'ambassadeur de France en Algérie déclare que le gouvernement malien a été d'une grande aide dans la libération de l'ex-otage français. La France n'a pas hésité à peser de tout son poids, en faisant pression sur le Mali pour libérer des mains d'Al Qaîda, Pierre Camatte. Le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane, a, de son côté, tenté de calmer le jeu en affirmant que «le gouvernement du Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d'amitié et de bon voisinage, en particulier avec l'Algérie et la République islamique de Mauritanie».