Depuis le 22 juillet 2015, date d'installation de Bouazghi Abdelkader à la tête de la wilaya de Blida, des opérations d'envergure ont été menées pour rendre à Blida son lustre d'antan et sa beauté rayonnante. Au début, tout le monde croyait que c'était la tradition de la première leçon d'un nouveau wali installé, mais au fil des mois, Blida commence à reprendre ses attraits de propreté et d'embellissement après un délaissement et un cumul de dégradations qui ont trop duré dans le temps. Le changement positif constaté est devenu un sujet fréquent dont tout le monde parle dans les cafés, les lieux publics et les foyers. Plusieurs citoyens et notables de la ville des Roses apprécient ce que fait le wali. Aussi, un concours des meilleurs quartiers, établissements, commerces… a été lancé au début de l'année dans le cadre de l'opération «Blida Ourida». «C'est pour provoquer le déclic», nous disent les organisateurs. Le respectueux engagé, Zeddam Belkacem, ancien judoka et élu municipal de la ville de Blida du temps du parti unique, témoigne : «C'est la première fois qu'un wali de cette taille redonne confiance à la population après un désespoir qui a trop duré, parce que Blida ne mérite pas ce qu'elle a enduré entre scandales et décennie noire. Au nom des Blidéens, nous souhaitons que son but soit atteint.» Un autre témoignage vient cette fois-ci de Kamel, natif de Douirette (Casbah de Blida) : «C'est vraiment un rêve, Blida renaît de ses cendres. J'attendais ces moments de renaissance depuis si longtemps, je suis nostalgique parce que j'ai connu la ville de Sidi El Kebir au temps de ses ruelles bien alignées, de ses jardins dégageant des odeurs parfumées. Bravo M. le wali pour ce que vous faites.» Mouzaïa, des commerces sales Si des résultats tangibles sont enregistrés au niveau de la ville de Mouzaïa, surtout en matière d'hygiène et d'enlèvement des ordures ménagères, il n'en demeure pas moins que certaines imperfections persistent toujours, surtout au centre-ville. Vitrine du chef-lieu de la commune, le boulevard du 1er Novembre 1954 offre malheureusement une image peu reluisante d'une ville qui, il y a quelques années à peine, et malgré une décennie noire, n'avait pas sombré dans l'anarchie. Aujourd'hui, elle propose à ses visiteurs un décor hideux, où saleté et atmosphère polluante agressent le quotidien de ses autochtones. L'attention du visiteur qui pénètre jusqu'au cœur de la ville sera vite attiré par la fumée émanant des barbecues installés juste à l'entrée de certains restaurants peu enclins à la protection de l'environnement. Et si certains respectent plus ou moins le temps d'utilisation des grillades, coïncidant avec le déjeuner entre 11h et 13h, d'autres n'hésitent pas à jeter un morceau de graisse animale pour titiller en permanence les narines des passants. D'épaisses fumées et des odeurs désagréables incommodent les riverains et plus particulièrement les commerçants d'habillement limitrophes. Ces derniers ont, dans un passé récent, attiré l'attention des services du bureau d'hygiène communal pour intervenir auprès des restaurateurs polluants, en vain. Une situation désagréable pour la santé du citoyen, surtout lorsque l'on sait que la fumée dégagée par de la braise de charbon de bois contient une substance cancérigène. Il en est de même pour les sacs de pommes de terre et de charbon qui sont déposés juste au niveau de l'entrée de ces restaurants, aux pieds des arbres et qui donnent une image peu reluisante de ce que peut être l'entrée d'un lieu où l'on vient pour manger, avec aussi un carrelage noirci par la cendre. Pis encore, la pomme de terre est épluchée à même le sol avec la bénédiction des services d'hygiène. Pour ce qui est des arbres, du fucus, centenaire et fierté locale, ils sont en train de mourir, en raison, justement, de la fumée provenant des barbecues. Signalons au passage que les autorités locales de la commune limitrophe de La Chiffa ont interdit depuis bien longtemps les rôtisseries polluantes utilisant le charbon de bois pour rôtir le poulet. Un exemple à suivre. Des façades ternes… L'état lugubre et sombre des façades des magasins de commerce nécessite une sensibilisation menée par les autorités locales afin d'exiger des commerçants de peindre l'extérieur et d'enlever toutes les affiches qui salissent les murs. Il en est de même pour les marquises (Tinda) installées dans un alignement anarchique et qui se détériorent chaque jour sous le poids de la poussière et des feuilles mortes. Ces marquises sont dans un état crasseux et nécessitent un lavage. Quant au rond point du centre-ville, son horloge s'est arrêtée depuis des lustres de donner l'heure (elle s'est arrêtée à 8 H 35). Hormis la placette d'en face, qui a été transformée en un magnifique jardin public réalisé par un industriel local spécialisé dans l'agro-alimentaire, les deux autres placettes sombrent dans l'abandon. Quant aux arbres du centre-ville, leur taillage ne s'est pas effectué depuis des lustres. C'est la période propice pour couper les branches qui débordent et permettre aux arbres de respirer. Quant aux supports de poubelles, il en existe une vingtaine installés tout le long du boulevard. Aujourd'hui, ils ne servent à rien si ce n'est de renvoyer une image triste de bouts de fer gênants et des poubelles usées. Le concours de la plus belle ville et du meilleur quartier «Blida Ourida», initié par le wali de Blida, est ouvert et la ville de Mouzaïa risque de ne pas figurer dans la liste des villes propres. Son toilettage est une nécessité pour lui redonner son lustre d'antan. Chebli fait peau neuve. Tantôt le «plus beau village d'Algérie» (durant la colonisation), tantôt «le cœur de la Mitidja», Chebli a toujours suscité l'intérêt des visiteurs. Un véritable joyau architectural, avec ses deux écoles jumelles, l'une pour les garçons, l'autre pour les filles, son ancienne église (devenue, par la suite, zaouïa), sa mairie imposante qui trône au beau milieu de la cité, son centre-ville orné de palmiers, sa placette où l'on jouait aux boules, jusqu'aux années quatre-vingt-dix, et qui, suite à une décision insensée, a perdu tout son charme et s'est transformée en un espace plat, «le plat pays», où se réunissent, chaque matin, les retraités et les désœuvrés. Une autre placette jumelle, qui célébrait les gloires de Abdelkader Zaâf, le «casseur de baraques» et qui, elle aussi, est tombée dans l'anonymat après la disparition de la stèle commémorative qui représentait le champion cycliste des années cinquante arc-bouté sur son vélo. Chebli a connu, pendant des années, une période «d'effacement». Ces derniers mois, Chebli a commencé à renaître de ses cendres. Ses trottoirs (inexistants ou souvent encombrés) ont fait peau neuve. Cette décision de refaire tous les trottoirs de la ville fait le bonheur des Cheblaouis. Pour certains, les nostalgiques, Chebli commence à retrouver ses moments de gloire, à redevenir la perle d'antan, pour les autres, les plus jeunes, à la fin de ce programme de «relookage», Chebli sera, enfin, une ville propre, sans gadoue et sans poussière. Tous s'accordent à dire que l'ère de la médiocrité est révolue. Bouinan, un chantier à ciel ouvert Quand on parle, ces dernières années, de Bouinan, on ne peut pas ne pas penser à la Nouvelle ville et aux centaines d'hectares de terres agricoles qu'elle a «bouffées». Certains déplorent la «bétonisation» de la Mitidja, d'autres applaudissent devant la cinquantaine de milliers d'appartements qui absorberont la crise de logement dans la région. Mais Bouinan, c'est aussi l'ancienne ville, qui s'étale, tentaculaire, au piémont de l'Atlas blidéen, cette commune, qui a été figée pendant des années par ce gigantesque plan de construction. L'immobilier a été gelé, pendant un temps, le spectre de l'expropriation a plané sur les propriétaires de terrain, de Amroussa à Hassainia, en passant par Mellaha. Celui qui visite Bouinan, aujourd'hui, ne peut pas ne pas remarquer l'étendue des travaux qui s'effectuent, en même temps, aux quatre coins de la ville. Trottoirs -refaits, il y a quelques années, seulement- défoncés à la pelleteuse, placette éventrée, balance municipale -une pièce de musée- supprimée, Bouinan essaie de rattraper des années de léthargie. «Tout va être refait à neuf, dans quelques semaines, on nous livrera une ville ‘jdida', clés en main», ironise un citoyen, à la fois amusé et ravi par ces ouvriers qui s'activent le long de toutes les rues de la commune. Des chantiers partout, la mode est aux trottoirs neufs, comme dans toutes les communes de la wilaya de Blida ! Les habitants de Bouinan ne cachent pas leur joie d'avoir, enfin, une ville propre, avec des trottoirs larges et bien faits. Espérons que les piétons emprunteront ces nouveaux trottoirs et permettront, ainsi, à la circulation automobile de se faire normalement ! De belles esplanades à Boufarik Une vaste opération de rénovation et d'aménagement de l'espace public a été lancée depuis déjà une année à Boufarik correspondant à un budget de plus de 220 milliards de centimes. Ce sont des tonnes et des tonnes de béton imprimé qui ont été injectées dans les différentes artères de la ville, surtout au centre-ville, avec la création de 5 esplanades bien aménagées. Ces travaux et la généralisation de l'éclairage public ont métamorphosé le paysage des grandes artères de la ville, telles que les boulevards Allili, Souidani Boudjemaâ, Bouguerra, Si Benyoucef… Mais une problématique se pose, concernant d'autres quartiers qu'on n'a pas encore touchés, alors qu'ils nécessitent un grand lifting. «C'est vrai, il y a beaucoup de changements, on est en train d'opérer par secteur, je crois, le centre-ville a changé de couleur, mais il reste beaucoup à faire, surtout concernant l'embellissement d'autres quartiers reculés de Boufarik», témoigne un Boufarikois. D'autres projets similaires sont-ils au programme pour toucher tout Boufarik ?