Selon le département du Commerce, le nombre de 10 000 agents de contrôle que compte actuellement le ministère pourrait augmenter en fonction des besoins afin d'améliorer la régulation du marché et d'assurer sa stabilité. En marge du séminaire national sur le contrôle économique, organisé avant-hier, par le ministère du Commerce, M. Tebboune, ministre de tutelle par intérim, a indiqué que son département misait sur «une nouvelle stratégie pour réguler le marché et lutter contre la hausse des prix par une forte présence des agents de contrôle et ce, en coordination avec les différents secteurs et instances concernés par la régulation du marché, la lutte contre la hausse des prix et les commerçants spéculateurs et fraudeurs». La stratégie consiste à la mise en place de mesures de protection de l'économie nationale, mais aussi des mesures contre le détournement des subventions des produits de large consommation qui sont considérés comme «un acquis social des citoyens», selon M. Tebboune. «Nous ne permettrons pas aux commerçants spéculateurs et fraudeurs de récupérer les taxes et impôts pris en charge par l'Etat dans le cadre des subventions, pour les mettre dans leurs poches», a souligné le ministre. Et d'ajouter : «Nous prendrons les mesures nécessaires pour lutter contre le phénomène de gonflement des prix, même s'il faut recourir à la justice.» Il a assuré que toutes les mesures seront prises, en coordination avec les différents secteurs et instances concernés sur le terrain pour faire face aux spéculateurs. Un numéro vert national sera lancé à partir du 15 avril pour permettre aux citoyens de «signaler les dépassements enregistrés sur le terrain par les commerçants, qu'il s'agisse de hausse des prix ou autres infractions», a indiqué M. Tebboune, précisant que les communications des citoyens seront orientées vers le centre régional le plus proche, avant l'intervention immédiate d'une équipe de contrôle mobilisée, à cet effet. Ladite équipe prendra ensuite les mesures nécessaires contre le commerçant contrevenant, soit en dressant un procès-verbal, soit en procédant à la fermeture du local, ou la soumission du dossier à la justice. Concernant la hausse, ces derniers jours, du prix de la pomme de terre, le ministre a souligné que cette hausse «injustifiée» est le résultat de la spéculation, affirmant que le ministère de l'Agriculture avait pris les mesures nécessaires pour approvisionner les marchés en quantités importantes de pomme de terre afin d'en réduire les coûts. L'objectif du séminaire national sur le contrôle économique est de mobiliser les secteurs concernés par le contrôle commercial, à savoir l'agriculture, la santé, les douanes, les finances et les services de sécurité pour former des équipes conjointes d'agents de contrôle qui seront déployées à travers l'ensemble du territoire national. Propagation grave et croissante des pratiques néfastes à l'économie depuis 2011, selon tebboune La lutte contre la fraude constitue, aux yeux de participants au séminaire, la clé pour la régulation des pratiques commerciales de façon à préserver les droits, la santé et la sécurité des consommateurs. Ainsi, «la mission de contrôle économique est l'affaire de tous, partant de l'agent de contrôle jusqu'à l'appareil judiciaire, qui est le garant des droits et celui qui contrecarre les contrevenants, conformément à la loi», a précisé le ministre du Commerce par intérim, devant les cadres et les représentants des différents secteurs et corps concernés par le contrôle commercial. Après avoir rappelé les différentes mesures prises en 2011 dans le cadre du dispositif de contrôle, qui a connu «un saut qualitatif» en termes de moyens matériels et humains, outre l'approvisionnement stable du marché, M. Tebboune a indiqué que les services de contrôle relevant du ministère du Commerce avaient effectué plus de 1,5 million d'interventions, lors desquelles 220 000 infractions ont été relevées et 204 000 procès de poursuite judiciaire dressés, outre le recensement de 16 000 fermetures administratives et 18 000 prélèvements d'échantillons d'analyse au niveau des laboratoires. La valeur des achats non facturés s'élève à 59 milliards de dinars, a-t-il dit, faisant état d'«une propagation grave et croissante des pratiques néfastes à l'économie et au consommateur». Le représentant du commandement de la Gendarmerie nationale a révélé que l'année 2016 a connu l'examen de 5000 affaires de trafic, l'arrestation de 1800 personnes impliquées, ajoutant qu'une approche multidimensionnelle a été adoptée par les services de la gendarmerie basée sur la sensibilisation, la formation des agents dans le domaine économique et ce, en vue de lutter contre l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent.