Le projet de la statue du colonel Mohand Oulhadj, lancé au chef-lieu de la commune de Bouzeguène au début de l'année 2016, est à l'arrêt depuis plusieurs mois, suscitant moult interrogations au sein de l'opinion publique locale. Le blocage du chantier est dû à un problème de financement des gros œuvres. Le coût de la statue du colonel, à elle seule, n'est pas connu. Le projet, qui est à peine à mi-chemin, a consommé quelque 9 millions de dinars, dont 3,4 millions sur le budget communal et 5 millions de dinars de l'APW de Tizi Ouzou. Selon le plan prévu, à son achèvement la placette constituera un hommage mérité pour le grand moudjahid, mais aussi un lieu de mémoire pour les futures générations. Elle disposera de bancs et comprendra un jet d'eau et un espace vert. La statue du chef de la Wilaya III, œuvre du sculpteur Hammache Baâziz de Bouzeguène, est un monument grandeur nature, aux proportions physiques très proches de celles du guerrier. Le colonel Mohand Oulhadj, surnommé «Amghar» pour sa grande sagesse, s'est engagé dès 1955 dans le combat libérateur. Accompagné de ses trois fils, il rejoint le maquis de l'ALN et transfert toute sa fortune à la Révolution, dont une somme d'argent de 7 millions de centimes de l'époque. L'armée coloniale, qui le pourchassait, a rasé sa maison avant de mettre en prison tout le reste de sa famille. Le grand combattant, qui eut l'insigne honneur de succéder au colonel Amirouche après la mort de celui-ci, ne tarda pas à remettre de l'ordre dans les rangs de l'ALN après l'opération «Jumelles», qui avait décimé de nombreux maquis de la glorieuse armée de Libération nationale. Il poursuivra la lutte armée jusqu'à la victoire finale et sera le premier à hisser l'emblème national à Sidi Fredj, en 1962. En 1964, il remettra tout le trésor de la Wilaya III à la présidence de la République.