Le fils du colonel Mohand Oulhadj vient de publier (fin juillet) une version traduite en langue arabe de son livre témoignage Akli Mohand Saïd raconte Amghar (le colonel Mohand Oulhadj), chef de la Wilaya III historique. Les Editions Le savoir et l'éditeur ont tiré 5000 exemplaires de cet ouvrage qui porte sur le combat mené pendant la révolution algérienne (1954-1962) par toute la famille du colonel Mohand Oulhadj qui a succédé au colonel Amirouche, tombé au champ d'honneur au lieu-dit Djebel Thameur, le 29 mars 1959, selon une source proche de l'auteur. L'ouvrage est très intéressant dans au moins deux parties : celle où il raconte comment a été gérée la succession dans la Wilaya III après la mort du colonel Amirouche marquée par une minicrise interne et celle où il donne quelques repères sur les combats auxquels il a assistés qui pourraient faire l'objet de recherches plus fournies. La version originale en langue française, tirée à 2700 exemplaires, «est totalement épuisée», selon la même source. Elle avait suscité une polémique en raison d'une erreur pour laquelle l'auteur s'est excusé. L'ouvrage Akli Mohand Saïd raconte Amghar (le colonel Mohand Oulhadj), traduit par Abdelkader Abdi et Hocine Toumi est développé sur 256 pages. Il est l'œuvre d'un officier de l'Armée de libération nationale (ALN), qui a pris part au combat dans l'ombre de son père comme toute sa famille du village Ath Wizguane.Sa famille n'a jamais quitté la région pendant la révolution, allant d'un refuge à un autre, et donc d'un danger à un autre. L'histoire du combat de cette famille s'est achevée dans la douleur à l'indépendance lorsque l'épouse du colonel Mohand Oulhadj, Habbas Fatma, rendit l'âme le 16 mars 1962, soit à trois jours du cessez-le-feu. Des témoignages, des illustrations en photos, des manuscrits et des documents datant de la guerre de libération enrichissent cet ouvrage qui se veut également un hommage appuyé au chef de la Wilaya III, le colonel Amirouche (1926-1959) qui fut l'un des compagnons de Mohand Oulhadj. Le livre, qui comprend des témoignages de quelques-unes des figures emblématiques de la région, retrace aussi le parcours des membres de la famille du colonel Mohand Oulhadj, ainsi que la vie et le combat de celui qui a succédé à la tête de la Wilaya III au colonel Amirouche après que celui-ci soit tombé au champ d'honneur. L'auteur dit avoir écrit cet ouvrage par respect au vœu de son père qui lui a demandé de le faire. «J'ai écrit ce livre à la demande de mon père qui a même insisté avant sa mort pour que j'éclaire notre jeunesse sur l'histoire de son pays.» Akli Mohand Saïd, fils aîné du colonel Mohand Oulhadj, est né le 19 juin 1933 à Bouzeguène, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il intègre, en 1956, l'Armée de libération nationale (ALN). Il a été chef de groupe avant de devenir, en 1957, chef du secteur politico-militaire d'Ath Ghobri. En 1958, en sa nouvelle qualité d'«aspirant politique», il sera affecté par le colonel Amirouche à la Région 4, Zone 3, Wilaya III. Le 1er novembre 1959, il fut élevé au grade de sous-lieutenant avant d'être nommé chef politico-militaire de la Région 4.