Le but est de les inciter à investir dans la sous-traitance. Pour Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, qui évoque le chiffre de «286 équipementiers invités dont plus de la moitié sont étrangers», l'objectif est d'«atteindre entre 400 000 et 500 000 voitures assemblées par an en Algérie d'ici 2020». «L'augmentation des capacités d'assemblage peut ouvrir la voie à terme, à l'exportation», souhaite-t-il. Pour convaincre ses convives à investir en Algérie, le ministre a mis en avant «un climat des affaires attractif et compétitif, un marché interne dynamique, même s'il est conjoncturellement affecté par une tendance baissière et des mesures incitatives, dont notamment des exonérations de droits de douane et de TVA, durant les cinq premières années de l'implantation et un régime fiscal préférentiel». Le ministre a également mis en relief «un cadre législatif favorable à l'investissement rappelant que le projet d'amendement du décret encadrant l'activité d'assemblage automobile et le cahier des charges pour la fabrication de pièces de rechange sont finalisés». «La filière mécanique est prioritaire dans la stratégie du gouvernement algérien», dit-il. Evoquant les relations de son ministère avec Renault, M. Bouchouareb a déclaré que «ce partenaire nous aide à concevoir la filière automobile». Dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux, le wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, a souligné que «plusieurs clusters sont en voie de création à Oran, dont un dédié à la filière automobile». Dans un message vidéo diffusé lors de cette rencontre, Carlos Ghosn, Pdg de l'alliance Renault-Nissan, s'est félicité de «la réussite de la coentreprise RAP basée à Oran qui a permis à plus de 800 collaborateurs d'être recrutés et formés aux métiers de l'industrie automobile, et à plus de 2000 emplois d'être créés dans la sous-traitance». Ce Pdg a également rappelé que «cette usine va lancer l'assemblage d'un troisième modèle (la Clio 4) avant la fin 2017». Carlos Ghosn a aussi annoncé que «l'usine de Oued Tlelat va prochainement lancer des ateliers dédiés à la peinture et à la tôlerie». «Depuis son inauguration le 10 novembre 2014, l'usine de Renault Algérie production a accéléré son développement et dépassé ses objectifs», se félicite-t-il. Cinq fournisseurs locaux accompagnent l'usine dans l'intégration locale des pièces embarquées sur les véhicules. «Le taux d'intégration a atteint 30%», selon les dirigeants de Renault. Le défi reste ainsi le développement de la sous-traitance dans ses différentes filières. Il y va de la mécanique à l'électronique en passant par la plasturgie, l'emboutissage, le câblage et les systèmes de sécurité. L'installation de nouveaux constructeurs et leurs myriades de sous-traitants nécessite le développement des segments de la veille et la stratégie, la logistique et le financement. Le but est de gagner la bataille de la compétitivité. L'Algérie pourra dès lors concurrencer les majors de l'équipement automobile, les pays d'Europe de l'Est et la Turquie.