Les ressortissants algériens immatriculés dans les consulats d'Algérie en France, en Espagne, au Canada et aux Etats-Unis ont commencé samedi et dimanche à voter pour les législatives. En France, ils sont 763 771 inscrits sur les listes électorales dans les consulats. Ils devront élire quatre députés, deux pour la circonscription nord et deux pour la circonscription sud. Pour la zone 1 (Paris), 19 listes se partagent les suffrages de 463 260 électeurs. Pour la zone 2 (Marseille), 14 sont en lice pour 300 511 votants. Face à ce nombre impressionnant de candidats, l'interrogation est double : d'abord le nombre de votants. Sachant que les élections législatives n'attirent généralement pas la foule, comme la présidentielle. Ensuite, le choix du candidat. Les électeurs n'ont pas reçu de professions de foi, comme cela se fait en France, alors que les candidats sont souvent inconnus. Là où ils ont pu se faire connaître, c'est surtout dans les zones de forte population algérienne, sur les marchés ou devant les mosquées. Les autres Algériens, plus isolés de la communauté ou peu politisés, et ils sont nombreux, n'ont eu aucune information sur ce scrutin et sur le profil de ceux qui se présentent. Plus on s'éloigne des grosses agglomérations et plus cette réalité est prégnante. Difficile dès lors de s'attendre à une forte participation. Outre les deux députés représentant la communauté algérienne en France, un député sera issu de la zone Maghreb, Machrek, Afrique et Asie-Océanie. La zone 4 représente l'Amérique et l'Europe. En Espagne aussi, dans plusieurs quartiers de la capitale de Turia, une ville littorale espagnole, ensoleillée durant ce long week-end, les ressortissants algériens sont apparemment totalement indifférents à ce nouveau rendez-vous. A la Calle Cuba, où les Algériens préfèrent faire leurs achats en produits halal, nous avons remarqué quelques affiches de certains candidats postés un peu partout sur les vitres des magasins généralement appartenant aux ressortissants algériens. «Les élections législatives du 4 mai seront encore une fois un rendez-vous manqué. Ce scrutin vise tout simplement à donner une légitimité à un vote manipulé d´avance, à travers un pseudo suffrage universel», explique Nourredine, un commerçant qui vit en Espagne depuis 28 ans. «L'objectif de ce scrutin est juste pour que l'Etat consolide sa domination politique et le maintien du pouvoir pour l'accaparement des richesses du pays», ajoute-t-il. Dans un autre quartier, et notamment à Benimaclet, les discussions sont plutôt focalisées sur le match d'aujourd'hui entre le Real Madrid et l'Atlelico Madrid, qui s´affronteront en match aller des demi-finales de la Champions league. «Nous ne nous attendions pas à de la transparence, ni même à ce que ces élections législatives soient plus crédibles que les précédentes», explique Mohamed, un quinquagénaire, établit à Valence depuis 24 ans et actuellement au chômage, avant d´ajouter : «Cette année, la participation est devenue l'obsession du pouvoir algérien. De toute façon, les Algériens, comme à l´accoutumée, ne voteront pas et le boycott sera confondu avec l'abstention.»