A Jijel, et après sa débâcle de 2012, où sa liste n'avait pu dépasser la barre des 5%, le RND a eu cette fois-ci sa revanche en remportant 3 des 8 sièges en compétition dans la wilaya. Le FLN arrive en deuxième position avec 2 sièges, alors que les trois autres sièges sont revenus à l'alliance MSP, l'UFDS et la liste indépendante El Bedr conduite par la dynamique Bedra Ferkhi. Les 18 autres n'ont pu surmonter la barre des 5% des voix exprimées, ce qui a permis au RND d'avoir son troisième siège avec moins de 3000 voix. On remarquera le naufrage de l'union de Abdellah Djaballah, qui n'a recueilli que 2867 voix (2,88%), loin derrière le FFS (4777), l'alliance El Feth (4715) ou encore la liste des indépendants Sawt El Mouatane (4448). Mais aussi le recul du MSP qui avait glané 2 sièges en 2012, allié en ces temps-là avec El Islah et Nahda. Après le désappointement causé par la défection de ses députés élus en 2002 et 2007, le Parti des travailleurs n'arrive plus à retrouver ses marques dans la wilaya de Jijel puisqu'il ne réalise que 2,42% des voix exprimées (2410) bien loin des 5910 votes de 2007 et des 4455 de 2012. A Sétif, le FLN a été le grand perdant de ces législatives. Il a perdu deux sièges. L'ex-parti unique obtient donc 6 au lieu des 8 de la dernière législature. Avec 3 sièges, le RND a sauvé son quota. Ce n'est pas le cas des islamistes du MSP qui perdent un siège. Ces derniers devront se contenter de 4 au lieu des 5 sièges du dernier mandat. L'ANR est l'autre perdant puisqu'il obtient 2 sièges au lieu de 3. Il convient de souligner que le MPA et TAJ, avec deux sièges chacun, obtiennent pour la première fois des sièges dans la wilaya de Sétif. Ainsi, la wilaya de Sétif qui dispose de 19 sièges au palais Zighoud Yousef sera pour les cinq prochaines années représentée par les élus de sept formations : FLN (6), RND (3), MSP (2), Alliance islamique (2), ANR (2), MPA (2) et TAJ (2). A Skikda, le RND s'est adjugé 4 des 11 sièges de la wilaya, suivi du FLN, qui n'a eu que trois sièges, et le reste a été presque équitablement réparti entre le PT, le MSP, Taj et l'alliance de Djaballah. Les grands perdants de ces élections restent bien sûr le FLN, qui n'aura pas réussi à convaincre les votants en plaçant en tête de liste un candidat octogénaire, ainsi que l'alliance islamiste, qui a finalement perdu sa légendaire base politique. A rappeler que le taux de participation enregistré dans la wilaya de Skikda n'a pas dépassé les 38%. A Souk Ahras, le FLN n'aura désormais droit qu'à deux sièges dans la wilaya. Le RND, sorti avec deux députés après un passage à vide de deux mandats, est la première formation à avoir bousculé celle de Ould Abbès dans cette wilaya. Le docteur Djebar, enseignant universitaire et investisseur local et un ancien moudjahid et militant du parti d'Ouyahia ont réussi à replacer le RND sous les feux de la rampe. Le candidat tête de liste du Front El Moustakbal, Smaïl Kouadria, un homme d'affaires local, et Badredine Laâdjailia, de la liste des indépendants A, un ex-officier de l'ANP à la retraite, ont bouclé par leur élection les sièges pourvus pour cette wilaya. A noter que la wilaya de Souk Ahras a enregistré un taux de participation de 37,88%. A Bordj Bou Arréridj, et contre toute attente, la liste indépendante, avec à sa tête A. Hamaoui, alias Kada, a raflé 3 sièges avec 29,75% du suffrage exprimé, suivie du RND avec 2 sièges. Le FLN n'a obtenu qu'un siège, au même titre que le Front d'El Moustakbal et le parti Nidal. Une véritable ambiance de «gueule de bois» a régné au lendemain du scrutin chez les outsiders, notamment le MPA de Amara Benyounès qui n'a engrangé que 782 voix, soit 0,55%, ou encore chez les islamistes qui, en dépit de leur forte présence sur les listes et durant la campagne, n'ont rien obtenu du gâteau. Ainsi, le parti de Makri sort des législatives avec 3459 voix, pas beaucoup mieux qu'El Islah qui n'a obtenu que 2681 voix. Tandis que les résultats étaient prévisibles pour le FFS accrédité avec 1323 voix, puisqu'il a connu une véritable saignée dans ses rangs à la veille du vote, où plusieurs élus ont quitté le parti pour rallier le RND. A Batna, la tension était visible, jeudi, dans la plupart des centres visités par El Watan. Des incidents et affrontements entre représentants et encadreurs ont été enregistrés dans plusieurs centres. Le centre Fatima Guidoumi en est le parfait exemple. Un représentant du Front El Moustakbal avait été arrêté et embraqué par la police après avoir protesté contre des manœuvres suspectes qu'il aurait constatées, mais l'incident fut rapidement étouffé. Cette tension est montée d'un cran à l'annonce des résultats très tôt dans la matinée. Sur les 14 sièges représentant la wilaya de Batna, 9 ont été remportés par le Front de libération nationale, 3 sièges pour le Rassemblement national pour la démocratie et 2 pour le Front El Moustakbal, avec un taux de participation de 46,27%. Des résultats largement contestés par plusieurs membres des partis politiques, en off pour la plupart, notamment le RND et le FM. A El Tarf, la formule gagnante n'a pas changé, avec 2 sièges pour le RND, en tête avec 24 929 voix ; 2 sièges pour le FLN, avec 20 853 voix et un siège pour les islamistes de l'alliance Nahda-Adala-Bina de Abdellah Djaballah, avec seulement 10 353 voix, soit beaucoup moins que les 17 350 bulletins nuls. Faible taux de participation mais avec bourrage des urnes, car bourrage il y a eu pour 9 des 20 partis en compétition et qui ont protesté officiellement auprès du magistrat de la HIISE locale. La grande surprise a été le taux de participation passé de 60,19% en 2012, à 43,23% pour la consultation de jeudi, soit le plus bas de son histoire. Autre étonnement : l'abstention a été la plus forte dans les zones rurales. A Guelma, les résultats préliminaires du scrutin, devant élire les 6 députés de la wilaya de Guelma, sont tombés tard dans la nuit du 4 au 5 mai. Selon les premiers éléments d'informations en notre possession, le RND obtient deux sièges. Quant au FLN il ne décroche qu'un siège et est logé à la même enseigne que les partis TAJ et MPA. La liste indépendante «B» du président de l'APW sortant, Youcef Brahmia, crée la surprise en décrochant un siège à l'APN. Une autre surprise et pas des moindre est à inscrire avec la chute du PT à Guelma. Son fer de lance Smaïn Kouadria, homme de terrain, qui a su maintenir la pression sur les pouvoirs publics locaux et sur le gouvernement pour sortir Guelma de l'ombre, n'a, contre toute attente, pas convaincu les électeurs.