Réuni hier à Alger, le conseil national du Cnapest n'avait pas encore tranché, tard dans la soirée, la question de la reprise ou non des cours. Au moment où nous mettons sous presse, aucune décision n'a été annoncée. Les travaux du conseil national du syndicat se sont poursuivis jusqu'à une heure tardive. Les responsables du syndicat devront annoncer ce matin la décision finale. Il est fort probable que celui-ci tranchera en faveur de la reprise des cours. Et cela, pour plusieurs raisons. La première est la décision de son partenaire dans cette action, l'Unpef, qui a appelé, samedi dernier, à l'arrêt de la grève « en application de la décision de justice déclarant le mouvement de débrayage illégal ». Cela pourrait influer sur les décisions des responsables et des adhérents du Cnapest, même si le secrétaire général de ce syndicat, Nouar Larbi, affirme le contraire. « Chaque syndicat est souverain. Pour nous, seul le conseil national, qui est l'instance délibérante, est habilité à décider de la poursuite ou l'arrêt de la grève », avait précisé Nouar Larbi. Le deuxième facteur qui puisse peser sur la décision du syndicat est la grosse pression exercée par le gouvernement sur d'abord les enseignants et ensuite sur les syndicats qui s'obstinent à maintenir encore la grève. En effet, le ministère de l'Education nationale avait annoncé, au début de la semaine en cours, la mise en place de trois commissions pour le remplacement des enseignants grévistes. Les procédures d'application de la menace de radiation de la Fonction publique de tous les professeurs qui n'ont pas rejoint les classes, dès dimanche dernier, sont déjà lancées. Et le conseil national du Cnapest ne pourra pas occulter cette menace qui constitue un véritable risque pour les enseignants. Ces derniers ne peuvent pas, en dépit de la situation socioprofessionnelle peu réjouissante, prendre le risque de compromettre leur carrière. Les responsables du Cnapest reconnaissent au moins ce fait. « Il y a plusieurs facteurs qui seront pris en considération dans la prise de décision par le conseil national. Il s'agit de la menace proférée par le ministère et la volonté des enseignants », souligne-t-il. Il faut dire que la décision du Cnapest est attendue par toute la famille de l'éducation, en particulier les élèves du secondaire. Leur avenir en dépend.