Les voies de communication routières sont dans un état de dégradation avancé, particulièrement au niveau des centres urbains et du chef-lieu de wilaya. Il ne se trouve pas un boulevard, une avenue, ou une rue, qui n'en soit épargné, causant des désagréments aux usagers, piétons et automobilistes, tant les accotements, (de véritables montagnes) d'un côté du trottoir comme de l'autre sont difficiles d'accès. Au cœur même de la ville de Annaba, la circulation est devenue impossible, non seulement par le nombre de véhicules, mais en raison de la vétusté des voies de circulation. Les véhicules des urgences médicales trouvent d'énormes difficultés à se frayer un chemin. Aux nids de poule se succèdent de véritables tranchées, générant une disjonction dans le même itinéraire, obligeant les automobilistes à slalomer pour se désempêtrer. Certains habitants de la ville déplorent ainsi cet état de fait : « Pourtant, tout cet ensemble routier est emprunté par un grand nombre d'usagers, allant du véhicule particulier à ceux de service public, des autorités en charge de la prévention et de la sécurité, notamment les corps constitués, aux gros camions affectés à la voirie urbaine, qui sillonnent les rues de la ville sans se soucier de l'état des routes qui donne un aspect hideux à cet espace qui enregistre des mouvements tous azimuts. » Malgré les efforts consentis pour donner à la ville un aspect agréable, la réfection des voies de communication est encore loin de répondre aux règles de l'urbanisme. Certes, le parc automobile vient d'être renouvelé à près de 80%, mais son impact demeure vain tant que subsistent des dysfonctionnements. En effet, à quoi sert un véhicule dernier cri sur des routes défaillantes, à l'origine de maints accidents, un fléau dont les dernières mesures, dans le cadre de la loi, n'ont pu venir à bout ? Les dos d'âne représentent une autre source de contraintes, car n'obéissant pas aux normes universelles ; ils diffèrent d'une région à l'autre, étant réalisés « au gré de l'ingénieur » des ponts et chaussées. Dire que les citoyens sont soulagés par ces « ralentisseurs », c'est aller vite en besogne. D'aucuns pensent que cette armada de contraintes n'a pas apporté les résultats escomptés. A ce sujet, un sociologue, Abdelali Mokli, nous dira : « Il ne suffit pas de pondre des mesures drastiques pour réduire les risques ; l'amélioration du cadre de vie du citoyen ainsi que l'entretien constant des voies de communication routières représentent aujourd'hui un impératif. Les chemins vicinaux sont vitaux pour le désenclavement des zones rurales, les CW sont autant nécessaires pour l'activité d'une région, et les RN sont une véritable pompe foulante et refoulante de l'économie nationale. »