Des peines allant de 18 mois à 4 ans de prison ferme ont été requises hier par le procureur près le tribunal d'El Hadjar à l'encontre des 7 membres du Comité de participation (CP) de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar ainsi que du commissaire aux comptes. Après deux reports successifs, le procès s'est ouvert hier sous haute surveillance, d'autant que plusieurs dizaines de travailleurs ont pris d'assaut, tôt le matin, la salle d'audience du tribunal pour assister au procès. Représentant les intérêts des travailleurs, Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat, était également présent à ce procès en tant que partie civile. Sous mandat de dépôt depuis le 2 décembre 2009, Zediri Malek, Houamri Abdelhamid et Bouyaya Mohamed (respectivement président et membres du comité de participation), ainsi que 4 autres accusés se sont succédé à la barre pour répondre aux interrogations du juge et du représentant du ministère public sur la gestion des fonds sociaux des 7200 travailleurs. Principaux gestionnaires des fonds, les 7 mis en cause sont accusés d'utilisation des fonds sociaux à des fins personnelles, mauvaise gestion, etc. Cette affaire, dont l'instruction a été achevée il y a à peine un mois, avait été déclenchée, pour mémoire, suite à une plainte collective signée par 5242 travailleurs et déposée fin mai 2009, exigeant des comptes sur la gestion des œuvres sociales depuis l'avènement de l'indien Ispat, en 2001, jusqu'à ce jour. Selon des sources judiciaires, plusieurs documents comptables et financiers sont venus consolider ceux déjà existants impliquant gravement la gestion du comité de participation, à telle enseigne que la certification du bilan comptable 2008 a été rejetée par Alout Mohamed, commissaire aux comptes, qui a saisi officiellement le procureur de la République près du même tribunal. A l'heure où nous mettons sous presse, les plaidoiries des avocats se poursuivent toujours.