A Quahouet Chergui, à l'est de la capitale, les marchands informels et autres commerçants occasionnels ont élu domicile dans le centre névralgique de la localité, en l'occurrence une intersection qui fait jonction entre le chef-lieu de la commune de Bordj El Bahri, la RN24 et les quartiers du littoral. Quelques minutes après la rupture du jeûne, les premiers étals de fortune commencent à être installés sur les trottoirs. Les premiers arrivés sur les lieux se partagent les portions de trottoirs. Les retardataires installent quant à eux leurs étals n'importe où, y compris dans un espace vert couvert de gazon et de plante d'ornement. Aux environs de 22h, le nombre de visiteurs est à son paroxysme. Les trottoirs grouillent de clients qui débordent sur la chaussée, obligeant les automobilistes à ralentir. Un bouchon se crée dans l'intersection, formant un énorme embouteillage qui atteint plusieurs centaines de mètres à la ronde. Une indescriptible anarchie règne dans le lieu lui conférant des allures de souk. Le déplacement des piétons s'entremêle avec celui des voitures. Outre les embouteillages, les gardiens anarchiques de parking profitent de l'occasion pour accaparer des pans entiers de la chaussée et obligent les automobilistes de débourser pour le stationnement. Toutes les ruelles secondaires sont soumises à leur emprise. Quant à la rue principale, les gardiens y imposent des tarifs exorbitants et contraignent les automobilistes à ne pas occuper les places de stationnement plus d'un quart d'heure. Les automobilistes qui se garent de part et d'autre de la route nationale longeant la ligne du tramway, sont également soumis au paiement des droits de stationnement. «Nous sommes dans l'obligation de nous acquitter des frais de stationnement, car ces gardiens peuvent dégrader nos véhicules, d'autant plus qu'il n'y a aucune présence policière», confie un automobiliste, «ceux qui ont autorisé l'organisation d'un marché dans cet endroit ont fait une erreur. Il y a des espaces plus appropriés pour une telle activité commerciale», déplore-t-il. Les commerçants qui activent dans cette fraction de la ville laissent derrière eux des monticules de déchets et de détritus, en plus des désagréments qu'ils causent au voisinage. Cette situation n'est cependant pas la seule propriété de ce quartier. Des marchés informels existent, notamment à la cité Cosider, où les marchands écoulent leurs marchandise à même les venelles de la cité. Ce marché, qui a altéré le cadre de vie des habitants, existe depuis une vingtaine d'années. Toutes les tentatives pour l'éradiquer se sont soldées par un échec. Les marchands finissent toujours par revenir, «notre cité se bidonvillise à vu d'œil. Les étals faits de tôle et de ferrailles enlaidissent la cité. Pis encore : un des accès principaux s'en trouve constamment obstrué par les marchandises qui débordent sur la chaussée. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu'elle règlent ce problème qui n'a que trop duré», disent les résidents de la cité.