Le chanteur blidéen, Farid Khodja, spécialisé dans le chant andalou et hawzi, sort un nouvel album : Sérénades, édité par Soli Music, aux compositions instrumentales et vocales en plusieurs mouvements. Le célèbre chanteur au r'bab a concocté un ensemble de morceaux choisis de styles variés, allant du hawzi au châabi des grands maîtres. « Les merveilleux extraits choisis par Farid pour le plus grand bonheur des âmes sensibles racontent tour à tour les tourments d'une séparation de l'être cher, l'angoisse de ne plus revoir l'être aimé, ou la crainte de le voir disparaître à jamais…Des rêveries qu'il nous raconte avec sa voie mélodieuse tout au long des chansons choisies au charme ensorceleur… où les sentiments les plus purs se dévoilent à l'unisson avec le verbe et la mélodie », écrit Mansour Kessanti, président de l'association de musique andalouse El Adabia de la wilaya de Blida. La première partie de cet album contient un prélude à un florilège de chants évoquant « tour à tour un amour platonique, une relation aussi éphémère qu'un rêve, une liaison sentimentale aussi brève qu'un souffle de vie mais aussi forte que le tonnerre, tant il est vrai qu'un véritable amour est rarement comblé ». Ces sentiments sont traduits, notamment par la chanson hawzi de Ya Ouchak Ezzine (Ô amoureux de la beauté). Le deuxième programme de Sérénades contient un joli morceau hawzi, Laou ma el foudhoul ya aadjibi ouach eddani hata lakayt kahl essalef bedra, (si ce n'était ma curiosité, ô mon étonnement, pourquoi serais-je allé jusqu'à rencontrer Bedra à la tresse noire). Ce morceau est tiré d'une qacida du grand poète tlemcénien Bensehla. On raconte que cette poésie a été adressée par ce dernier au sultan turc d'Oran afin de bénéficier d'une grâce après avoir été emprisonné à cause de ses nombreux écrits, jugés libertins sur les Tlemcéniennes. « Après l'avoir écoutée, le sultan a été convaincu que son contenu était une fiction sans plus et que ses paroles étaient celles d'un poète et ne provenaient que de son imagination au demeurant très fertile, et non d'une personne qu'on pourrait soupçonner de perversion », lit-on toujours dans la présentation de Sérénades. Les deux derniers programmes, évoquant toujours l'amour et la passion, contiennent notamment un istikhbar mouel, Andar Chems El Ghroub, un moughrabi, Mess'ad Dak En'har Djani Bechar, une tefricha sahli et enfin un hawzi, Ya nass El Youm Rit adra.