Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a accusé une nouvelle fois hier plusieurs parties, mais sans toutefois les nommer, explicitement de chercher à déstabiliser son gouvernement dans le but de le faire revenir sur certaines de ses décisions. M. Ouyahia a tenu à faire clairement comprendre à ces parties qu'il accuse encore de vouloir semer la graine de la discorde et de la division dans le pays en s'employant à distiller, par exemple, des rumeurs insensées sur la santé du Président et de son frère, que le gouvernement ne cédera pas aux pressions. Le message du patron du RND est destiné autant aux « ennemis intérieurs » qu'aux « ennemis extérieurs ». Ahmed Ouyahia, qui a consenti de temps à autre au cours de sa conférence de presse à arborer sa casquette de Premier ministre pour répondre à certaines questions, a qualifié en outre de « basses » et d'« indignes » les rumeurs colportées par certains milieux concernant la santé du Président et celle de son frère. « Tout le monde sait que le frère du Président est malade, mais sachez toutefois que ceux qui ont distillé ces rumeurs sont abominables, abjects et n'ont aucune éthique politique. » A ceux particulièrement qui ont entrepris de se constituer en lobbies de pression et qui œuvrent dans l'ombre pour l'amener à annuler les décisions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, M. Ouyahia, qui s'exprimait dans une conférence de presse animée à la fin des travaux de la 3e session ordinaire du conseil national de son parti, a martelé qu'« il n'y aura pas de retour du crédit à la consommation et que le crédit documentaire sera maintenu ». « C'est ainsi. Celui qui veut travailler eh bien il n'a qu'à le faire sur la base des lois de la République », a-t-il souligné, avant de s'en prendre à cette catégorie d'experts algériens qui continuent à critiquer l'option prise par l'Etat de rembourser sa dette par anticipation et à tromper l'opinion en leur faisant croire que la dette aurait pu être utilisée comme un levier de développement. Rappelant que l'Etat a réussi à économiser plus de 2 milliards de dollars en prenant la décision de payer sa dette par anticipation, Ahmed Ouyahia a tenu à expliquer à l'assistance que les recommandations que les institutions multilatérales, comme le FMI, adressent à l'Algérie de temps en temps auraient été beaucoup « plus insistantes ». Et la remarque vaut également pour l'Union européenne. « Sachez que le monde est glacial. Ne vous attendez pas à recevoir des cadeaux. Mais pour ce qui nous concerne, nous n'avons pas plus d'oukases à recevoir », lancera-t-il avec sévérité. Le Premier ministre n'ira pas sans rappeler les durs moments traversés par le pays durant la période marquée, notamment par le réajustement structurel imposé par le FMI. Une période où l'Algérie, a-t-il dit, était pendue « haut et court ». Le secrétaire général du RND a eu également des propos très durs à l'égard des syndicats des médecins et des enseignants qu'il accuse de manière frontalement de participer à l'entreprise de déstabilisation. « Vous trouvez normal de faire une grève pendant 3 mois et d'abandonner le service public, alors que beaucoup parmi eux sont en train de soigner ailleurs. Cessons de faire les hypocrites. Dans ce pays, la contestation anarchiste est toujours entendue, alors qu'en revanche le son de la justesse ne l'est pas », a regretté M. Ouyahia. La lutte contre la corruption exige un soutien A l'occasion, il énumérera les augmentations de salaires dont ont bénéficié les uns et les autres et rappellera que le statut des médecins, qui est actuellement contesté par les grévistes, ne peut pas être conçu comme « un costume sur mesure ». Concernant les enseignants, il soulignera que si le droit de grève est consacré par la loi, le droit à l'enseignement est aussi défendu par la Constitution. Lors de sa conférence de presse, Ahmed Ouyahia est aussi longuement revenu sur la lutte contre la corruption. Mais s'il l'a fait, c'était surtout pour mettre les points sur les i. Et son premier message a été de dire que les enquêtes déclenchées par les services de sécurité ne sont pas l'expression d'une lutte de clans et ne renvoie pas à une fracture au sommet du pouvoir, comme cela a pu être dit ici et là. Pour lever toute équivoque, il soulignera d'emblée que la lutte contre la corruption est encadrée par une directive signée de la main du président de la République. Ahmed Ouyahia expliquera aussi que l'Etat aura la même attitude vis-à-vis des spéculateurs et de tous ceux qui portent atteinte à l'économie nationale. « La lutte contre la corruption est une lutte menée par la République collectivement et sous la conduite et la supervision du chef de l'Etat. Des journaux ont publié le contenu de la directive n°3 signée par le président de la République balisant la lutte contre la corruption. La corruption est un crime et le crime se condamne et se combat. La justice dispose toutefois du droit souverain de décider », a fait savoir M. Ouyahia, avant d'ajouter : « Au lieu d'entendre les gens parler de lutte de clans ou de campagne mains propres, nous aurions aimé que la lutte contre la corruption soit soutenue. J'ai espéré que la lutte contre la corruption provoque une satisfaction, un soutien surtout qu'elle s'attaque à des choses jusque-là considérées comme étant intouchables. Cela prouve qu'il y a eu action (...) »