Les solutions conjoncturelles apportées pour améliorer la qualité de service au niveau de l'état civil de la commune de Aïn El Hammam ne semblent pas porter leurs fruits. La dernière en date, consistant à jumeler deux services a abouti à une véritable pagaille. Les employés sont les premiers à déplorer leurs nouvelles conditions de travail. Même en nombre limité, ils se retrouvent à l'étroit sous la pression d'un public exigeant et peu enclin à passer ses journées dans d'interminables chaînes. Ils sont souvent pris à parti par « les impatients » qui se révoltent contre « ce mépris ». Les bousculades et les vociférations durent toute la journée. On nous rapporte qu'à plusieurs reprises, des personnes de santé fragile, se sont évanouies dans ce local surchauffé et surtout, manquant d'air. Des gens de passage, heureusement généreux, sont intervenus pour les ranimer en leur donnant à boire. Plus aucun banc pour permettre aux malades ou aux vieux de se reposer, en attendant leur tour qui ne viendra souvent, qu'au bout de plusieurs heures. Le « pic » du désordre est atteint les jeudi et samedi, deux journées réservées au service minimum. Ne pouvant supporter l'attente (inutile d'ailleurs) la plupart des usagers s'en retournent bredouilles, chez eux. Trois agents, seulement, sont désignés pour satisfaire des centaines de personnes. Que demander à une jeune fille, sans formation, recrutée et exploitée sept heures par jour, pour trois mille dinars. Quant à l'organisation derrière le comptoir, elle est des plus approximative. Pour un simple dossier de carte nationale d'identité le postulant doit changer de guichet à trois reprises. Il doit d'abord se rendre dans la file de gauche, pour commander son extrait de naissance, s'il est né avant 1957. Par la suite il devra aller, à droite pour demander celui de son père. Il terminera, enfin, dans le petit du bureau, à l'entrée, pour la fiche de résidence. Avec un peu de chance, il réussira à passer une journée seulement à la mairie. Ce qui fait dire à un quinquagénaire, « se rendre au siège de l'APC pour se faire délivrer des pièces d'état civil, devient un calvaire ». Une solution doit être trouvée rapidement avant l'été qui s'annonce « très chaud », avec les constitutions de dossiers scolaires et l'arrivée des émigrés.