Depuis son occupation par l'armée israélienne en juin 1967, l'Esplanade de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem, troisième haut lieu saint de l'islam, est régulièrement outragée par les dirigeants sionistes. Dernier acte en date : ils ont installé des portiques de sécurité à l'entrée de l'Esplanade, provoquant la colère des fidèles qui, en signe de protestation, ont décidé de prier dans les rues environnantes. Pour la première fois, Tel-Aviv a dû revoir sa position. Il a décidé d'enlever les portiques pour les remplacer par un système de surveillance plus sophistiqué. Cela n'a pas fait pour autant baisser la tension. Les Palestiniens y voient une nouvelle tentative des autorités israéliennes pour étendre leur juridiction sur les lieux, qui sont sous l'autorité de la Jordanie. Israël a décidé de faire de Jérusalem sa «capitale éternelle», bafouant de ce fait les deux autres religions monothéistes qui s'en réclament, l'islam et le christianisme ! Les sionistes rêvent même de détruire les mosquées Al Aqsa et Essakhra sous prétexte qu'elles auraient été construites sur les ruines du Mont du Temple. Il n'échappe pas aux Israéliens que la ville de Jérusalem n'est pas seulement palestinienne. Elle est l'âme de tous les musulmans où qu'ils se trouvent. Elle fait aussi partie de leur culture. La toucher ou tenter de la défigurer est considéré par le musulman comme une provocation impardonnable et qui malheureusement crée des clivages profonds entre islam et judaïsme. Israël n'aurait jamais agi ainsi s'il avait en face des dirigeants musulmans dignes de ce nom. Ce sont eux qu'il humilie par son comportement méprisant et inique. Malgré les profanations récurrentes des lieux saints, ces dirigeants font la politique des trois alors que ce sont eux qui subissent en premier lieu les humiliations infligées par Israël et non les peuples qu'ils prétendent représenter. L'Organisation de la conférence islamique (OCI), dont le siège est à Djeddah et qui est totalement inféodée à l'Arabie Saoudite, n'a pas jugé utile d'appeler à une réunion d'urgence de ses membres pour répondre à l'attitude outrageante d'Israël. Et cette chose qu'on appelle Ligue arabe, et qui est en fait un syndicat de chefs d'Etat, a, elle aussi, fait le dos rond. Il y a bien eu Recep Tayyip Erdogan qui a manifesté sa colère. Mais cela ne nous fait pas oublier que la Turquie a des relations diplomatiques, économiques et commerciales denses avec Israël. Ce dernier est en réalité fort par la faiblesse et la lâcheté des dirigeants arabo-musulmans. Une situation qui lui permet de réprimer autant qu'il veut le peuple palestinien qui résiste solitairement et dont le calvaire n'est pas près de prendre fin. Surtout que les Etats-Unis veillent sur la sécurité d'Israël, encouragé à piétiner les lois internationales et toutes les résolutions des Nations unies.