Le PT qualifie le remaniement d'«étrange» Commentant le changement à la tête du gouvernement, le Parti des travailleurs (PT) constate que «le changement des plus étranges (à la tête de l'Exécutif) établit une fois de plus que le système finissant est incapable de se réformer, voire incapable même de se donner un peu de temps». Le PT s'interroge, dans un communiqué rendu public hier et signé du secrétariat du bureau politique, sur la «logique de ce système qui sanctionne une démarche qui pouvait réhabiliter les institutions de l'Etat, souillées et fragilisées par les affaires et la corruption». «Une chose est sûre, tout retour sous quelque prétexte que ce soit à la politique de siphonage des fonds publics, de pillage du foncier et des biens publics de maintien et d'aggravation de l'austérité serait très lourd de conséquences, considérant la grande précarité sociale», soutient le secrétariat du bureau politique, qui réaffirme que l'oligarchie est le produit direct du mélange entre les affaires et les institutions et constitue un danger pour la pérennité de l'Etat. Affirmant ne pas «interférer» dans les prérogatives du Président, le PT affirme partager «l'émoi, les inquiétudes et les interrogations légitimes des citoyens que soulève ce changement». «Parti indépendant, pour qui seuls comptent les intérêts de la nation, le PT a toujours soutenu et soutiendra toute action allant dans le sens des intérêts de la nation, dont les mesures et orientations de salubrité publique et de patriotisme économique de monsieur Tebboune», lit-on dans le communiqué. Le parti de Louisa Hanoune, qui rappelle que l'«immense majorité du peuple a exprimé sa volonté de rupture avec le système le 4 mai dernier», s'interroge sur «les conséquences» qu'aura ce changement «sur les décisions salvatrices du gouvernement Tebboune de séparation de l'argent de la politique, d'assainissement de l'économie nationale, de lutte contre l'hémorragie des devises via l'import-import et les transferts illicites, d'apaisement social, de lutte contre la gabegie et la rapine, d'un minimum de justice en matière d'impôts» Le PLJ craint une «aggravation du sentiment d'incertitude» Le Parti de la liberté et la justice (PLJ) a estimé que le limogeage de Abdelmadjid Tebboune s'est produit avec une méthode «sans précédent» depuis l'indépendance et «une «méthode (…) inconnue» du chef de l'Etat. Une décision qui soulève, selon le parti de Mohamed Saïd, deux interrogations qui sont : «soit le Premier ministre n'a pas respecté les instructions, ou bien certaines puissances de l'argent et hommes d'affaires visés par le discours de M. Tebboune ont atteint un tel degré d'influence que le président de la République s'est vu obligé de sacrifier son Premier ministre qu'il a pourtant choisi il y a à peine un an pour lui décerner la médaille du Mérite national». Le parti de Mohamed Saïd «exprime sa préoccupation devant l'instabilité institutionnelle qui s'est déjà manifestée par le limogeage du ministre du Tourisme 48 heures après sa nomination». Il considère que «tout recul dicté surtout par des calculs politiques étroits en rupture avec la réalité sociale aggravera le sentiment d'incertitude de l'avenir et pourrait mettre le pays au bord de l'inconnu, exacerbant ainsi ses crises, outre qu'il porte atteinte à la crédibilité de l'Etat algérien à l'étranger». Face à cette situation, le PLJ propose «soit la constitution d'un gouvernement d'union nationale sur la base d'un plan d'action convenu jusqu'en 2019, soit la tenue d'une conférence nationale groupant toutes les forces politiques et les segments de la société civile en vue d'élaborer une démarche consensuelle pour la gestion du pays». R. P.