Le conflit qui oppose le Premier ministre au président du FCE, à quelques autres organisations patronales et au secrétaire général de l'UGTA ne laisse pas indifférent la classe politique. Deux partis ont ouvertement pris position : le parti de la liberté et de la justice (PLJ) et le Parti des travailleurs. L'un et l'autre exhortent le gouvernement d'aller de l'avant dans l'entreprise de séparation de l'argent et du politique. "Le PLJ soutient les premiers pas du gouvernement et l'exhorte à aller de l'avant pour mettre un terme aux pratiques immorales qui ont affaibli l'autorité de l'état, entaché sa crédibilité et réduit l'espoir de larges franges sociales dans le mode de gouvernance en vigueur", écrit, dans une déclaration publique, le parti de Mohamed Saïd Belaïd, qui dit ne pas être surpris par la détérioration de la relation entre Tebboune et Ali Haddad. "Il est naturel que les deux points contenus dans le plan d'action du nouveau gouvernement, adopté par le Parlement, l'un concernant la séparation entre les affaires et la politique (...) et l'autre relatif au choix du dialogue sans exclusive ni préjugés, gênent par leur début d'application, tous ceux qui ont amassé leurs fortunes par des voies douteuses et illégales et sont habitués à se servir de l'état à des fins privées". Le PLJ regrette que l'UGTA vole au secours du FCE. De son côté, le Parti des travailleurs, par la voix de Ramtane Taâzibt, a noté que "agissant au nom de Bouteflika, Tebboune a exprimé son intention d'apporter des corrections dans plusieurs domaines, notamment séparer l'argent, la politique et l'Etat, contrôler les exonérations octroyées dans plusieurs domaines à des pseudo-investisseurs, alors des résistances s'expriment pour maintenir la même politique qui ruine le pays et accable la majorité du peuple». Pour le responsable du PT, "tout patriote ne peut que soutenir le droit et le devoir de l'état de récupérer les biens de la nation spoliés : foncier non utilisé mais pris pour bénéficier des crédits, passations de marchés douteux de gré à gré, crédits économiques non remboursés, siphonnage des deniers publics, évasion fiscale fuite de capitaux...La justice doit intervenir pour ouvrir des enquêtes afin de situer les responsabilités et confisquer les biens mal acquis», souligne Taâzibt. S. A. I.