Les prix de produits de large consommation ne cessent d'augmenter, au désespoir du consommateur. Des ménagères, aux salariés aux revenus modestes, retraités, en passant par les pères et mères de famille, tous sont groggy devant la montée vertigineuse de la mercuriale, notamment les produits de large consommation. Les citoyens aux faibles ressources financières ont du mal à joindre les deux bouts devant cette incontrôlable cherté de la vie. Ils ont beau se passer de certaines denrées alimentaires, indispensables au sacro-saint principe d'équilibre du budget familial, la spéculation finit toujours par avoir le dessus et par les enfoncer davantage dans une détresse sociale qui avance à grandes enjambées. A Mila, comme d'ailleurs dans le pays profond, la majorité absolue des familles fait dans la survivance. Le chamboulement des habitudes nutritives, les restrictions et les privations, sont devenus une seconde nature chez la plupart des gens pour contenir ce tsunami qu'on appelle « pouvoir d'achat ». Et pour cause, voilà que depuis quelques temps, la pitance des pauvres se met, à son tour, à jouer à la haute voltige. Le propos ici concerne les prix prohibitifs des légumes secs qui ont pris l'ascenseur sans crier gare. Personne ne comprend plus rien à cette entourloupe de mauvais goût qu'on assène au pauvre consommateur, véritable dindon de la farce. Il faut, désormais, comme le suggère une expression de chez nous, « faire un autre trou dans la ceinture », dès lors que le haricot blanc, le pois chiche et les lentilles, sont vendus, le plus normalement du monde, respectivement à 140, 180 et 200 DA/kilo. Dans la foulée, la très convoitée sardine trône toujours dans la fourchette des 200-250 DA, alors que le sucre en poudre et le lait pasteurisé sont dorénavant de l'ordre de 60 à 100 DA et plus, et de 200 à 300 DA la boîte. « La faille se situe au niveau des mandataires du gros qui font la pluie et le beau temps. C'est eux (les grossistes) qui sont à l'origine de cette surenchère frénétique qui ne dit pas son nom », ont clamé de nombreux gérants de magasins d'alimentation générale, qui jurent au passage ne prélever qu'une maigre marge bénéficiaire sur les produits écoulés. Dans la foulée de cette augmentation effrénée, de nombreux autres produits de large consommation, comme le café, les laitages, les jus, les boissons gazeuses, locales et d'importation, ont également pris l'ascenseur. Cela, au moment même où des rumeurs de plus en plus insistantes font état d'une éventuelle majoration du prix du sachet de lait. S'agissant des fruits et légumes, c'est également la sinistrose. Nous passons l'énumération fastidieuse des denrées qui font de la haute voltige. Retenons juste ceci : le piment et le poivron à 140 DA, la salade verte entre 50 et 60 DA, les petits pois et l'artichaut 120 à 140 DA le kilo, continuant à narguer le pouvoir d'achat en berne du pauvre père de famille. Pour clore cet épisode douloureux aux relents fortement spéculatifs, notons que la juteuse clémentine et la succulente orange Thomson, à raison de 150 et 160 DA le kilo, sont bonnes à classer parmi les produits de luxe.