Six manifestants ont été blessés et hospitalisés, selon le directeur des services des urgences du Croissant-Rouge palestinien, Amin Abou Ghazali. Des heurts ont éclaté, hier, entre manifestants palestiniens et policiers israéliens déployés en force à Jérusalem-Est, dans un climat de vives tensions politico-religieuses et de crise diplomatique. Entre-temps, l'envoyé spécial américain George Mitchell a retardé sa visite prévue à partir d'hier au Proche-Orient, au moment où les relations entre les alliés israélien et américain connaissent un sérieux coup de froid en raison de la politique de colonisation à Jérusalem. A Jérusalem-Est, 15 Palestiniens ont été arrêtés et deux policiers ont été blessés lors d'accrochages dans la ville sainte, où 3000 membres des forces de l'ordre ont été déployés, a déclaré le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld. Six manifestants ont été blessés et hospitalisés, selon le directeur des services des urgences du Croissant-Rouge palestinien, Amin Abou Ghazali. Les Palestiniens manifestaient pour « la défense de Jérusalem », au cœur des frictions avec Israël. Ils protestaient en particulier contre l'inauguration de la construction d'une synagogue dans la vieille ville et qui est perçue comme une nouvelle provocation israélienne. Des heurts ont aussi eu lieu à Wadi Joz, autre quartier arabe du secteur oriental de Jérusalem annexé en 1967, ainsi que dans la vieille ville où un policier israélien a été légèrement blessé, et à Qalandiya, principal point de passage entre Jérusalem et Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. La synagogue de la discorde La police a maintenu l'interdiction d'accès à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'Islam, aux fidèles musulmans âgés de moins de 50 ans, ainsi qu'à tous les visiteurs non musulmans. L'inauguration lundi de la synagogue « sera le prélude à la violence, à l'extrémisme et au fanatisme religieux, et cela ne se limite pas aux extrémistes juifs mais inclut des membres du gouvernement israélien », a averti Hatem Abdel Qader, responsable du dossier de Jérusalem au Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Ghaza, a appelé à « une journée de la colère » hier, à laquelle des milliers de personnes ont pris part dans la bande de Ghaza. Les nouveaux heurts à Jérusalem – des affrontements similaires ont eu lieu ces dernières semaines – surviennent au moment où l'administration Obama s'efforce de ranimer un processus de paix moribond. Washington avait arraché la semaine dernière, après des mois d'efforts, un « oui » palestinien à des négociations indirectes avec Israël sous leur égide. Mais ces négociations dites « de proximité » semblent mort-nées depuis le feu vert israélien le 9 mars à la construction de 1600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est. Ce feu vert a été annoncé durant la visite du vice-président Joe Biden, ce qui a provoqué la colère de Washington. L'Autorité palestinienne a dit qu'elle ne retournerait pas à la table des négociations sans un arrêt complet de la colonisation. Signe de la volatilité de la situation, la mission de M. Mitchell a été reportée et reprogrammée d'ici la fin mars, après la réunion du Quartette (Etats-Unis, ONU, Union européenne et Russie) vendredi à Moscou.