Des espaces plus commodes, actuellement en cours d'aménagement, seront mis à la disposition des commerçants occasionnels, afin de remettre de l'ordre au sein des artères du centre-ville. Une opération d'envergure sera entreprise dans les prochains mois au centre-ville de Médéa pour remettre un peu d'ordre sur les trottoirs et les espaces publics qui sont squattés depuis plusieurs années par les marchands informels. C'est en effet ce que nous a déclaré le président de l'APC de Médéa, Ahmed Yakhlef, lors d'un entretien. Des espaces plus appropriés, actuellement en cours d'aménagement, seront mis à la disposition de ces commerçants occasionnels qui seront classés par catégorie de marchandises. Il est ainsi question de déplacer le commerce d'habillement au lieudit Bab El Qouas et celui des fruits et légumes à Aïn El Kebir. Les commerçants informels ont fait l'objet d'un recensement par une commission mixte, regroupant les services de l'APC, du commerce et des Impôts, ainsi que ceux chargés de l'ordre public et la Protection civile, qui ont eu à travailler pendant plusieurs mois pour dresser une liste définitive de ces commerçants. C'est une occasion qui est offerte à cette catégorie de citoyens, nous précise le P/APC, pour qu'ils régularisent leur situation en s'intégrant dans un circuit d'activité légal. Le président de l'APC se dit conscient de l'anarchie qui règne au centre-ville, imposée par des marchands informels qui perturbent aussi bien l'ordre public que la quiétude des riverains. Ces marchands, issus pour la majorité de la périphérie de Médéa et des communes limitrophes, s'y sont installés en permanence, rendant la mobilité des passants impossible et plongeant les artères principales du centre-ville dans une sorte d'insécurité. En période de pluies, ils installent des bâches dans les rues et créent une sorte de tunnel angoissant qui assombrit les voies. Du reste, ils exposent leurs marchandises au milieu des ruelles et sur les trottoirs. Le soir, ils laissent derrière eux une ville très sale, pleine de détritus, de cartons et de sachets en nylon. Le commerce informel accentue ainsi la dégradation des centres urbains, générant des pratiques d'incivisme et un manque d'hygiène et de salubrité. Cette situation porte fatalement préjudice à l'activité commerciale légale. Un septuagénaire, outré par ce marasme, nous dit à ce propos : « Comment peut-on concurrencer ces commerçants informels qui vendent les mêmes produits que les nôtres à bas prix, car ils n'assument aucune charge au moment où nous, nous payons les impôts, l'électricité et le loyer ». Un autre citoyen, encore plus révolté du fait de cette situation anarchique, ajoute : « Ces marchands informels sont sur le point de nous chasser de nos magasins. Si on tente de demander à quelqu'un de ne pas obstruer l'accès à nos boutiques ou de ne pas en cacher la devanture, on risque même d'être agressés ». Le président de l'APC de Médéa estime qu'une opération coup-de-poing ne résout guère les problèmes, mais bien au contraire, cela va en créer d'autres. Pour surmonter ces difficultés, il faut miser surtout sur la création de nouveaux emplois, notamment pour les commerçants informels et ce, avec le lancement de plusieurs projets de développement inscrits au titre du plan quinquennal 2009/2014.