Réuni, mardi dernier, sous la présidence du Premier ministre, le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a donné le feu vert au projet de réalisation d'infrastructures de stockage de céréales présenté par l'OAIC et son accord pour l'exportation d'environ 8 millions de quintaux d'orge en surstocks. S'agissant de la réalisation d'infrastructures de stockage rendues nécessaires par la nette amélioration des performances productives de la filière des céréales, le projet d'investissement ayant reçu l'aval du CPE est estimé à 32,5 milliards de dinars. Le consortium de banques qui sera appelé à le financer est d'ores et déjà autorisé à concevoir le montage financier sous forme de crédit à long terme d'une durée de 30 ans, assorti d'un différé de remboursement de dix ans et d'un taux d'intérêt bonifié de 1%. L'insuffisance des moyens de stockage, exacerbée par la vétusté d'une bonne partie des infrastructures existantes, constitue depuis longtemps le talon d'Achille de l'OAIC qui peine à stocker dans de bonnes conditions les produits des récoltes, notamment quand elles sont exceptionnellement bonnes, comme en 2009 (61 millions de quintaux) et certainement cette année (plus de 60 millions de quintaux). En résultent d'importantes déperditions de marchandises (détérioration par décomposition, attaques de rongeurs, etc.) que d'aucuns estiment à plus de 5% des quantités stockées. Les nouvelles infrastructures, objet de l'autorisation du CPE, arrivent donc à point nommé pour améliorer quelque peu la gestion de ces produits stratégiques qui constituent environ 70% de la ration alimentaire moyenne des Algériens et entrent pour une partie essentielle dans la composition des aliments du bétail. Pour ce qui est de l'autorisation accordée à l'OAIC pour exporter les quantités d'orge en excédent dans ses docks, le challenge consiste à placer sur les marchés internationaux les surstocks qui encombrent inutilement ses docks. Quelque 8,5 millions de quintaux pourraient ainsi être mis en vente dès à présent et une quantité à peu près similaire en 2010 à la faveur de l'excellente récolte de céréales qui s'annonce. L'orge étant un produit coté en Bourse, entre 135 et 145 dollars la tonne, ces massives mises en vente d'orge pourraient rapporter environ 15 millions de dollars à l'OAIC.