La production céréalière de la saison 2008/2009 a atteint un record. De plus, la campagne agricole en cours s'annonce très prometteuse. Les productions exceptionnelles de ces deux campagnes permettront non seulement de couvrir la totalité de nos besoins en blé dur et en orge, mais également de proposer cette dernière à la vente sur les grands marchés mondiaux de céréales. De quoi permettre tous les espoirs à notre agriculture. Le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) a indiqué ce matin à la chaîne III que la production céréalière de la saison 2008/2009 a atteint un record jamais égalé dans l'histoire de cette filière dans notre pays, avec un niveau de production de plus de 61 millions de quintaux. «Ce niveau de production nous a permis pour la première fois depuis 1970 d'arrêter nos importations de blé dur», a déclaré Kamal Kahal, ajoutant : «En outre, nous avons un niveau de collecte qui a été suffisamment important pour nous permettre, particulièrement en matière de blé tendre d'avoir des niveaux qui nous ont permis de couvrir les besoins du marché national pour l'équivalent de 4 à 5 mois, en plus d'un stock d'orge qui atteint les 11 millions de quintaux, l'équivalent de la couverture des besoins du marché national de deux ans et demi». L'office se trouve actuellement en situation de stockage et de disponibilité en produits céréaliers suffisants pour couvrir les besoins de la totalité du marché et de consommation en matière de blé dur, couvrir jusqu'à 40 % des besoins du marché intérieur en matière de blé tendre et disposer d'un stock de plus de deux ans en matière d'orge. L'Oaic consulte actuellement les marchés boursiers des céréales pour y placer son produit. L'office n'écarte pas, par ailleurs, l'échange de l'orge contre le blé tendre avec ses fournisseurs traditionnels. «C'est la première fois que l'Oaic dispose d'un surstock important. En outre, la campagne agricole en cours s'annonce très bonne, ainsi nous prévoyons entre 6 et 7 millions de quintaux d'orge, ce qui portera notre stock à 15, voire 16 millions de quintaux, l'équivalent de la couverture des besoins nationaux de cinq années», a indiqué M. Kahal. Cette situation a amené l'Oaic à étudier un certain nombre d'alternatives portant à la fois sur le renforcement des capacités de consommation des wilayas du sud, à instaurer un système de stockage stratégique pour la couverture des besoins pour les wilayas steppiques ainsi qu'à garder un stock de sécurité pour l'équivalent de cinq millions de quintaux. L'excédent fera l'objet d'un programme d'exportation. L'Oaic est entré aux principaux marchés céréaliers notamment le marché de Chicago qui gère l'essentiel des transactions céréalières pour essayer de prendre connaissance des cours de ce produit. Le cours actuel de l'orge tourne entre 135 et 145 dollars/tonne. S'agissant du stockage, le conseil de participation de l'Etat (Cpe) a étudié hier lors de sa réunion la demande formulée par l'Oaic pour la réalisation de nouvelles infrastructures de stockage pour l'équivalent de 8 500 000 quintaux pour une valeur de 32 500 000 000 de DA. Le Premier ministre a donné son accord pour le financement de la totalité du programme d'investissement qui a été proposé par l'Oaic. l Il y a deux semaines, l'Oaic a adressé une mise en demeure aux transformateurs de céréales de prendre avant le 1e juin prochain leurs commandes de céréales sans quoi, ils seront rayés de la liste de l'Office. Ces transformateurs dénoncent la pression et justifient l'ultimatum de l'office par l'absence de capacités de stockage. M Kahal a démenti ces allégations et assure que l'Oaic, en collaboration avec tous les acteurs, notamment les walis ont mis en place toutes les capacités de stockage sur l'ensemble du territoire national pour accueillir la production de la saison écoulée mais également la production de la saison actuelle. « Tout ce qu'il y a, c'est qu'il est anormal d'importer des céréales en devises alors que la production nationale disponible actuellement peut assurer la couverture des besoins de tous les transformateurs », a précisé M Kahal.