Alors que l'atelier sur la formation en technique de lutte contre le financement du terrorisme au Afrique du Nord s'est achevé mardi, le Caert (Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme) a abrité, hier, un autre atelier destiné au renforcement des capacités des pays de l'Afrique de l'Ouest (à l'exception de ceux exclus de l'Organisation africaine), dans le domaine des douanes, du contrôle transfrontalier et du trafic d'armes. En fait, cette rencontre de trois jours servira de forum à la trentaine de participants, en majorité des douaniers venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Gambie, du Ghana, du Liberia, de la Mauritanie, du Nigeria, du Sénégal, du Cap-Vert, du Sierra Leone, du Togo, de la Guinée, du Mali et du Niger. Financé par les gouvernements italien et allemand, l'atelier a regroupé également des experts de la Cédeao, d'Interpol, de la Commission européenne et du bureau de la présidence de l'Union africaine, tous des fournisseurs d'assistance technique qui vont aider les pays de la région à avoir une approche plus ciblée et régionale en matière de lutte contre les trafics transfrontaliers. Il permettra également d'identifier les besoins prioritaires des Etats en termes d'assistance technique. Selon Lyes Boukraâ, directeur par intérim du Caert, « cet atelier est le deuxième d'une série d'autres ayant pour objectif de débattre des besoins et s'il y a lieu d'établir un plan d'action à même d'y répondre ». « Le choix du thème lié aux trafics aux frontières, a t-il noté, est très important ». « Tous les Etats ont partiellement appliqué des mesures pour empêcher la circulation illégale des personnes aux frontières, cependant l'étendue des frontières maritimes et terrestres continuent de poser problème. Ils ont tous pris des mesures pour réguler la production, la vente et le transfert des armes et des explosifs, mais la législation de contrôle en la matière ne prévoit pas de dispositions claires sur le courtage en armes et les courtiers, le transit des armes, ou les embargos du Conseil de sécurité sur les armes. Il est vrai aussi qu'à l'exception d'un seul, tous les pays ont appliqué le programme d'action des Nations unies pour combattre le commerce illicite des armes légères, mais en raison de la prospérité des frontières ainsi que les conflits armés, ils ont tous besoin de renforcer leurs capacités et programmes d'action… » Il a indiqué par ailleurs que « le manque de coopération interne aussi bien au niveau des politiques qu'au niveau opérationnel entrave l'application effective des mesures antiterroristes en matière de contrôle efficace des frontières. L'absence de moyens, notamment le manque de ressources techniques et financières, constitue également un problème dans ce domaine ». A ce titre, a-t-il ajouté, les pays de la région de l'Afrique de l'Ouest sont appelés « à renforcer la sécurité des frontières pour empêcher le passage illégal, le transport de devises, d'armes et d'explosifs par des personnes ou d'autres moyens de transport ». Pour sa part le colonel Cissé, chef du département des études, au niveau du Caert, a mis l'accent sur l'atelier, qui pour lui, constitue un « forum pour les douaniers de toute la région de l'Afrique de l'Ouest (…) Le terrorisme et les trafics d'armes constituent la plus importante des menaces qui pèsent sur le libre exercice des droits de l'homme et du développement. Il est opportun pour nous de réfléchir à des solutions adéquates et à élaborer des stratégies de lutte qui permettent de faire face à ces fléaux… »