Classé parmi les cinq scandales qui ont marqué l'année 2009, le procès de l'affaire de la pêche illicite et le trafic de 210 tonnes de thon rouge vivant dans les eaux territoriales algériennes sera jugé lors d'une audience spéciale jeudi prochain au tribunal correctionnel de Annaba. Catégorique, Farès Sebti, le nouveau magistrat saisi du dossier l'était lors de la dernière audience tenue le 8 mars. « Je statuerai le 24 mars sur cette affaire que les parties impliquées soient présentes ou absentes », avait menacé le magistrat, d'un ton ferme, en réaction à la demande de report introduite par la défense des accusés turcs, absents à l'audience. En effet, bien qu'ils soient sous contrôle judiciaire et notifiés auparavant dans leurs navires arraisonnés au port de Annaba, les six armateurs turcs n'ont pas daigné assister au procès pour des raisons que l'on ignore. Ajourné le 13 octobre 2009 par Mostepha Benbakir, le premier juge saisi du dossier pour complément d'information assorti d'un refus de mainlevée sur les trois thoniers turcs arraisonnés au port de Annaba, le procès de cette affaire dans laquelle sont inculpés six armateurs turcs et un Algérien ainsi que le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et le directeur central des pêches maritimes et océaniques promet de chaudes révélations. D'autant plus que plusieurs institutions –douanes, gardes maritimes, transport et gendarmerie – ont été invitées à donner leur avis sur les précédentes transactions de thon rouge vivant conclues avec des pêcheurs étrangers. Annaba.