Les travailleurs, dont la plupart sont des femmes, se plaignent de la politique de harcèlement et de pression adoptée par leur directrice à leur égard. Ils ont également manifesté leur colère contre les licenciements abusifs, les changements de postes et les rétrogradations sans motifs valables. «Elle nous pousse vers la dépression et la démission. Le malheur, c'est que tous ces agissements n'ont aucun impact positif ni intérêt pour l'entreprise, bien au contraire», déclare l'une des employées. Parmi les cas les plus graves, il y a la mutation d'une jeune employée qui venait à peine de subir une importante intervention chirurgicale, après avoir eu un malaise à l'Epic Cacva. Plus d'une centaine de travailleurs de l'Entreprise des centres de formation et de couture ont pour intitulé dans la décision, dont nous détenons une copie, «employé de travaux lourds» au niveau d'un atelier. D'après les employés, qui n'arrêtaient pas d'affluer tout au long de la matinée vers le siège de l'UGTA, cette directrice, Mme Hamachine Nadia, s'est également opposée à la constitution d'un syndicat pour défendre les intérêts des travailleurs. Cette manifestation s'est terminée par l'élection d'un syndicat au niveau du siège de l'UGTA. Une section syndicale que l'administration de la Cacva est tenue de reconnaître. Pour mémoire, les travailleurs de cette entreprise ont organisé une manifestation similaire en juillet 2015 pour les mêmes raisons devant le siège du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ils avaient également envoyé à l'époque une lettre de recours et sollicité l'intervention du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, étant donné que tous les Epic dépendent de la wilaya d'Alger. Des promesses de la part du ministère de tutelle et de la wilaya ont fait patienter ces employés, tous pères et mères de famille, durant ces deux années. Cette fois-ci, ils sont soutenus par les 32 000 travailleurs des 22 Epic d'Alger, qui, par solidarité, menacent d'entrer dans une grève illimitée si leurs collègues de la Cacva n'obtiennent pas tous leurs droits, entre autres un climat serein de travail. Rien que pour cette raison, à savoir l'organisation d'une grève par tous les Epic de wilaya, il serait convenable d'organiser un dialogue avec les travailleurs de cet Epic afin de trouver un terrain d'entente. Les répercussions d'une telle grève sur le cadre de vie des habitants de la capitale et le fonctionnement des différents services seraient une véritable catastrophe. Pour avoir la version de la directrice de l'Epic (Cacva), nous avons tenté de la joindre à maintes reprises, en vain.