Le torchon brûle entre le syndicat d'entreprise et la direction générale de l'organisme de contrôle technique de la construction (CTC) de l'Est. Interdits de réunion au siège de la DG, parce que cette dernière a décidé, en date du 28 Octobre dernier, de «geler momentanément l'activité du conseil syndical jusqu'à nouvel ordre», selon les termes d'une correspondance signée du directeur des projets de l'Est, dont nous détenons une copie, les membres du bureau du conseil syndical se sont réunis, hier, au siège de l'union territoriale de l'UGTA de Constantine et sont sortis avec la décision de déclencher, sous huitaine, une grève ouverte en appelant tous les délégués des agences des wilayas de l'Est à y adhérer. La direction générale du CTC de l'Est, dont le siège se trouve dans la zone industrielle de Constantine, couvre la région qui comprend 17 wilayas et autant d'agences, avec un effectif de 485 travailleurs environ, à majorité, cadres et ingénieurs. Aussi, dans un mémorandum daté du 24 Octobre dernier et adressé aux travailleurs et à leurs représentants syndicaux, dont nous détenons également une copie, le bureau du syndicat d'entreprise dénonce « les entraves à ses activités, dressées par l'administration, laquelle, depuis le mois d'août 2O12, interdit toute réunion du syndicat sous prétexte que celui-ci n'est plus représentatif. L'hostilité de la direction envers le syndicat s'est traduite dernièrement, d'après le même document, par la cessation de la relation de travail décidée par l'administration contre le secrétaire général du syndicat d'entreprise». Enfin, le mémorandum énumère une série de revendications des travailleurs, qui demeurent insatisfaites, dont les principales sont: la demande de «permanisation des travailleurs, l'arrêt des sanctions arbitraires prononcées périodiquement contre eux, et les entraves à l'activité syndicale». Rencontré hier, le SG du syndicat d'entreprise, M. Saci Nacer, s'est élevé contre «les décisions arbitraires» prises récemment par le directeur général, contre sa personne et contre plusieurs travailleurs, en contestant avec véhémence celle concernant le gel des activités du syndicat. «De quel droit le DG décide que notre syndicat n'est plus représentatif ? Est-ce que cela fait partie de ses prérogatives ?», s'est-il interrogé. Il a expliqué ensuite que le syndicat ne cherche qu'à faire cesser «la répression administrative» exercée contre les travailleurs, plus particulièrement les délégués syndicaux, dont plusieurs ont été «injustement révoqués» durant cet exercice alors qu'ils ont une ancienneté dépassant les 6 années. Pour M. Arafa Abdelouahab, SG de l'union territoriale Ouest de l'UGTA de Constantine, invité à cette réunion du conseil syndical, «l'hostilité de la DG du CTC-Est envers le syndicat est évidente. On cherche manifestement à l'éliminer», nous a-t-il dit hier, en reprochant au partenaire social d'ignorer les lois de la République et les orientations des plus hauts responsables du pays qui prônent le dialogue entre les partenaires sociaux. Il dira à la fin que son instance syndicale apporte son total soutien aux revendications légitimes des travailleurs. Contacté par téléphone au cours de l'après-midi d'hier, M. Bouraiou, directeur des projets CTC Est de Constantine, qui occupe l'intérim du directeur général qui se trouve en pèlerinage aux lieux saints, a répondu courtoisement qu'il ne peut faire aucune déclaration au téléphone. Et il nous a invité à son bureau pour recevoir toutes les explications nécessaires à propos de cette affaire.