Le Cinemed célèbre cette année sa 39e édition. Quelles sont les nouveautés attendues ? Depuis trois ans, nous essayons d'apporter plus d'attention aux jeunes cinéastes méditerranéens. Je vous donne un exemple : l'année dernière, la Tunisie était à l'honneur au Cinemed. Ce choix n'était pas fortuit. La dynamique que connaît ce pays depuis de la Révolution du jasmin a contribué à l'émergence d'une nouvelle ère du cinéma tunisien. L'Algérie est l'invitée d'honneur de cette édition. Pourquoi donc ce choix ? L'an dernier, ce qui était intéressant dans le cas tunisien était de voir une volonté de réalisateurs produire des films qui leur parlent. Le cas algérien est différent. En Algérie, le principal souci est le manque de salles de projection. Il existe des initiatives comme le Cinéclub « Chrysalide » dont sont issus des noms comme Hassan Ferhani et Adila Bendimerad, ou encore la salle de cinéma créée par l'Institut français. Cela étant, nous sentons, depuis les années 2000, que de jeunes artistes veulent à nouveau s'emparer du 7e art pour s'exprimer. Ce bouillonnement cinématographique arrive aujourd'hui à maturité et gagne sa place dans les festivals internationaux. En Algérie, il faudrait se réjouir de ces succès internationaux. On dit que le cinéma algérien était plus florissant durant les années 1970. En faisant de l'Algérie l'invité d'honneur du Cinemed cette année, peut-on dire que vous tentez de soutenir la jeune garde de ce pays ? Il faut rester modeste sur la portée qu'a le Cinemed. C'est, certes, un festival international mais ce n'est quand même pas le festival de Cannes. Mais, effectivement, notre volonté est de mettre un coup de projecteur sur cette émergence cinématographique. Comment ce festival participe au rapprochement des deux rives de la Méditerranée ? Les festivals de cinéma servent, de manière générale, à faciliter la mise en chantier des films. C'est ce que nous avons créé avec les bourses d'aides. Au niveau du Cinemed, nous essayons de mettre en contact les jeunes réalisateurs avec notre réseau de producteurs. Cette mise en relation de producteurs de la rive nord avec des talents de la méditerranée, qu'ils soient de la rive nord ou de la rive sud, est l'un des fondamentaux du Cinemed. Elle permet l'émergence de nouveaux talents. On peut prendre comme exemple Karim Moussaoui. Il a bénéficié d'une bourse d'aide grâce au Cinemed. Ce qui lui a permis de réaliser « En attendant les hirondelle ». Cela est très valorisant pour nous.