La situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental demeure « préoccupante ». Des militants sahraouis, en visite en Algérie et dans les camps des réfugiés sahraouis, ont témoigné jeudi au siège du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), à Alger, sur les « sévices », la « torture » et l'« oppression » infligés à la population sahraouie dans les territoires occupés et au Maroc. Constitués en délégation, ces membres de la résistance populaire pacifique des territoires du Sahara occidental occupés, ont, lors d'une conférence de presse, attiré l'attention de la communauté internationale et les Nations unies sur ce que le peuple sahraoui subit « à huis clos » en raison du black-out total imposé par les autorités marocaines. « Le peuple du Sahara occidental ne baissera jamais les bras tant qu'il n'a pas arraché son indépendance », insistera Sidi Mohamed Daddach, président du Comité de défense du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui (Codapso). Tout en rendant hommage à l'Algérie, cet ancien condamné à mort, qui a été libéré en 2001, réaffirmera la revendication sahraouie pour une solution juste et équitable. Mme Soukeina Jeddehlou a, pour sa part, qualifié de « tragédie » et de « souffrances » ce que vit le peuple sahraoui dans les villes occupées du Sahara occidental. « Personne n'échappe à ces exactions qui touchent aussi bien les enfants que les jeunes filles et les vieilles personnes », a-t-elle témoigné. « A l'heure où je vous parle, des enfants, des filles et des vieillards, sont agressés dans nos villes occupées », témoigne de son côté Awlad Cheikh Mahdjoub. Etant enlevé et torturé à l'âge de 14 ans, cet autre militant a fait savoir que sa famille et ses proches continuent de subir les pires humiliations dans les territoires occupés, rappelant par ailleurs que son frère aîné est porté disparu depuis 1980. Cheikh Mahdjoub estime lui aussi que l'« oppression de l'occupant n'entamera en rien la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat jusqu'à la victoire ». Il a aussi appelé à revoir les prérogatives de la Minurso en intégrant la question des droits de l'homme. Abondant dans le même sillage, Mme Najat Khneibila a soutenu que la présence de cette délégation de militants à Alger se veut un message aux Marocains quant à la détermination du peuple sahraoui d'aller jusqu'au bout. « Ces photos prouvent mes paroles », dit elle en exhibant les photographies de jeunes femmes sahraouies torturées et mutilées le 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Comme pour ses compatriotes, Mme Khneibila est déterminée à poursuivre son combat afin d'arracher l'indépendance du Sahara occidental. « Même si nous arrivons à disparaître, une autre génération de jeunes prendra le relais afin de poursuivre notre noble combat », rassure-t-elle. « Nous sommes un peuple pacifique, et nous nous battons pour notre droit légitime de vivre en paix », a-t-elle ajouté. Pour le chef de la délégation M. Daddach, la focalisation sur la question des droits de l'homme est la seule solution pour mettre fin au conflit. « Le citoyen sahraoui est un homme de paix, nous voulons résoudre le conflit pacifiquement », a-t-il conclu.