Au moment où s'ouvre le Salon du tourisme « Le Monde à Paris » (MAP), l'industrie touristique commence à laisser derrière elle l'une des années les plus difficiles de son histoire, après une chute de 4% des arrivées de touristes internationaux et d'environ 6% des recettes en 2009. Le retour à la croissance du tourisme international au cours du dernier trimestre 2009 et les premiers résultats de janvier 2010 laissent penser que la reprise est en cours. Dans ce contexte, l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit une augmentation des arrivées des touristes internationaux comprise entre 3 et 4% en 2010. « Si l'économie mondiale montre des signes encourageants, nous sommes tous d'accord pour dire que la reprise est encore faible, inégale et fragile, et que de nombreux risques de rechute persistent », a déclaré Taleb Rifaï, secrétaire général de l'OMT sur le site internet de l'organisation. « Il est donc essentiel d'élaborer des moyens de positionner favorablement le tourisme dans un nouveau cycle économique », a-t-il ajouté. Plus de 300 destinations sont représentées au MAP sur un total de 500 stands. L'édition 2010 est placée sous le signe de la culture et du patrimoine, la première motivation de voyage des Français, selon une enquête visiteurs réalisée l'an dernier. L'Algérie a pris part à cette manifestation avec un espace de 150 m2. « La France est le premier pays émetteur de touristes vers l'Algérie et les arrivées en provenance de ce pays sont en évolution constante », souligne un communiqué de l'Office national du tourisme (ONT). Une déclaration qui justifie notre participation mais à regarder de plus près, cette affirmation est discutable. Selon les statistiques officielles, la France figure dans le top 7 des pays émetteurs en 2008 avec 170 583 visiteurs, soit une modeste croissance de 0,18%. La majorité des visiteurs représente des touristes d'affaires et les Algériens résidant en France qui, traditionnellement, viennent passer les vacances d'été au pays. Ainsi, les spécialistes estiment que l'Algérie ne reçoit réellement que 30 000 personnes en provenance de plusieurs contrées qui viennent découvrir le pays et qui ont des besoins de consommation touristiques purs. Ce type de clientèle, connu pour sa recherche de dépaysement et de découverte, préfère la destination du Sud algérien. Les freins au développement restent de sérieux handicaps : médiocre niveau d'activité touristique, faible notoriété de la destination Algérie, manque de sites structurés drainant un flux touristique élevé et la non-prise en compte de la concurrence régionale et méditerranéenne. L'Algérie doit se repositionner sur de nouveaux produits phares porteurs, profiter des expériences des pays concurrents du bassin méditerranéen, opérer les adaptations qui collent aux nouvelles tendances de la consommation et de la demande internationale, tenir compte de l'existence d'une forte demande de la clientèle nationale et concilier durablement la demande nationale et internationale. L'Algérie doit relever le défi et pallier à la vulnérabilité de l'économie algérienne qui est une économie rentière. Dans ce cadre, les responsables du secteur seraient bien inspirés d'arrêter de parler de « potentialités » et définir une politique de ciblage des futurs clients car c'est le produit qui fait le tourisme et non le potentiel.