La firme internationale Henkel conforte sa position de leader sur le marché des détergents en Algérie. Le bilan de son exercice pour l'année 2009 enregistre ainsi une progression de 15,9% comparativement à l'année 2008. Ce qui équivaut à un chiffre d'affaires des ventes de 10,901 milliards de dinars. Henkel, installé en 2000 en Algérie, à la faveur de son rachat de l'entreprise nationale ENAD, dispose aujourd'hui de trois unités de production, essentiellement spécialisées dans les détergents, et dont l'effectif s'élève à près de 1200 employés. La première est située dans la zone industrielle de Reghaïa, pour les produits liquides, une autre se localise à Aïn Témouchent, spécialisée dans les poudres, quant à la troisième, elle se trouve à Chelghoum Laïd. « Nous estimons être le numéro un, en volume et en chiffre d'affaires, sur le marché des détergents, celui-ci étant le marché le plus concurrentiel de la région MENA (Middle East North Africa) », affirme Souhila Bahmed, coorporate-communication au sein de l'entreprise. Et celle-ci ne se positionne pas uniquement sur le marché des produits d'entretien. Ses ventes en colles et adhésifs ont quasiment doublé, connaissant une augmentation de 95,4% par rapport à 2008. Henkel Algérie se paye même le luxe d'exporter vers la Tunisie ou les pays de l'Afrique sub-saharienne, avec une part de 9% en valeur du chiffre d'affaires total. Une véritable « performance », dans un contexte marqué par la crise et par les menaces de récession, qui touche même la maison mère allemande. A Düsseldorf (Allemagne), siège du groupe Henkel, qui s'étend sur pas moins de deux kilomètres carrés, Friedrich Stara, vice-président exécutif, lessive et détergents, n'a pas caché son enthousiasme quant au poids que représente le marché algérien dans la balance commerciale de la multinationale et aux potentiels recelés par celui-ci. Durant un entretien accordé récemment en marge de la présentation du bilan annuel de l'entreprise par Kasper Rorsted, président exécutif, ainsi que par les présidents exécutifs de chaque branche, Stara confie qu'en dépit de la rude concurrence qui prévaut sur le marché algérien, à plus forte raison par de nombreuses firmes de pays émergents, telle la Turquie, Henkel demeure leader. « L'Algérie est d'ailleurs l'un de nos plus importants marchés de la région MENA, qui fait grimper notre croissance globale. Nous avons bien sûr été confrontés à de nombreux écueils, comme, il y a quelques années, les questions de sécurité », explique-t-il. « Aujourd'hui, nous travaillons beaucoup plus confortablement, et l'Algérie reste l'une de nos priorités pour les années à venir. Donc, nous sommes bien déterminés à rester, à poursuivre nos investissements, à nous déployer plus amplement. Et nous sommes surtout prêts à engager tous nos efforts afin de développer le marché et de répondre à la demande croissante », affirme-t-il. Et rien ne saurait les en dissuader, même pas les récents durcissements législatifs quant aux importations ou aux investissements étrangers. « Vos réglementations ont de tout temps été un véritable challenge », commente-t-il avec le sourire. D'autant plus que ces mesures ont indéniablement freiné les activités de production des trois usines Henkel. Toutefois, discrétion oblige, Stara assure ne pas disposer d'une quantification de l'impact de ces lois d'importation, « car nous ne connaissons pas encore leur résultat final sur les activités », avance-t-il. Il ajoute cependant : « Mais nous sommes prêts à y faire face. Les environnements hostiles ne nous sont pas inhabituels, et nous sommes prêts à les affronter ». Ce qui est plus que compréhensible quand on sait que pour l'année 2009, le bilan mondial de Henkel a été tiré par la croissance enregistrée dans les « marchés émergents », zone MENA en tête. Crise économique et financière oblige, et frappée de plein fouet par la hausse du prix des matières premières, l'entreprise a vu ses ventes se chiffrer à 13 573 millions d'euros, soit une baisse de 3,9% comparativement à l'exercice 2008.