Selon Hichem Aïssaoui, un des leaders, la grève se poursuivra jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «Nos revendications sont légitimes», insiste-t-il. Il s'agit essentiellement de l'ouverture de la formation au certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA) et de toutes les autres formations nécessitant un diplôme de droit pour postuler à l'école supérieure de la magistrature, le notariat ou même devenir huissier de justice. Toujours selon notre interlocuteur, toutes ces formations sont inaccessibles depuis des années. Concrètement, cela rend le diplôme de droit totalement inutile. En outre, et selon plusieurs responsables de la faculté, ce mouvement de grève est motivé par deux organisations estudiantines: l'union générale estudiantine libre (UGEL) et l'alliance pour le renouveau estudiantin national (AREN). Pour Abdelwahab Makhloufi, doyen de la faculté de droit et des sciences politiques, l'université n'est concernée par aucune de ces revendications. Ceci dit, dans une rencontre nationale qui a eu lieu le jour même, le doyen s'est adressé publiquement à Omar Cherif, président du barreau de Batna, lui demandant de «faire de son mieux avec l'organisation nationale pour ouvrir des formations d'avocats», montrant ainsi ses bonnes intentions. «Les revendications des grévistes sont légitimes, mais leurs méthodes le sont beaucoup moins» nous a-t-il déclaré. Très au courant de tout ce qui se trame, il continuera ses explications en nous affirmant : «Nous essayons de provoquer un mouvement national, former un groupe représentatif pour discuter avec la tutelle, avec un objectif d'établir le dialogue avec les ministères concernés. J'ai proposé aux étudiants de former un groupe pour discuter, mais ils ont refusé». Pendant ce temps, les portes de la faculté restent fermées. Les grévistes ne suivent pas leur cours et empêchent un grand nombre d'étudiants d'accéder à l'enceinte de la faculté de droit. Face à cela, le doyen nous dira que « demander aux agents d'ouvrir les portes par la force est exclu. Nous ne voulons pas entrer dans ce type d'affrontements. Nous appliquons les directives du recteur qui reste, légalement, le seul décisionnaire ». Il ajoute même qu' «il considérait les étudiants comme des personnes conscientes de ce qu'elles font et des implications sur leurs formations et parcours».