Le Cnes, aile coordonnée par Abdelhafidh Milat, s'est joint à cet appel, menaçant de paralyser toutes les universités du pays. La réaction aux menaces du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui avait affirmé que "l'université est un service public et que quiconque osera en interdire l'accès fera l'objet de mesures disciplinaires et de poursuites judiciaires", faisant allusion à l'interdiction de tout mouvement de grève, ne s'est pas fait attendre. En effet, l'Union générale des étudiants libres (Ugel), une organisation proche de la mouvance islamiste, a appelé, hier, à un mouvement de protestation à partir du 14 janvier prochain. Dans une déclaration rendue publique, intitulée "attachés à la grève malgré la menace", l'Ugel déplore que le ministère de tutelle ait recours "au langage de menace" et estime que la réunion de samedi dernier "avec d'autres organisations estudiantines n'est qu'une tentative de parasitage de notre mouvement de grève annoncé pour dimanche 14 janvier". Déclinant sa plateforme de revendications, l'Ugel s'est dite "opposée à toute privatisation des cités universitaires, sauf dans le cas où une bourse de 30 000 DA serait octroyée aux étudiants". En plus du droit de participation aux concours de doctorat pour tous les titulaires d'un master et la relance de la liste des étudiants inscrits au titre de l'exercice 2018 pour accéder à ce concours, l'Ugel revendique la réouverture du concours du Capa pour les étudiants en droit à travers toutes les universités d'Algérie et le dégel des examens pour l'accès aux métiers de huissier de justice et de notaire. Aussi, cette organisation exige du ministère de tutelle d'accorder la priorité aux étudiants sortants des instituts de l'éducation sportive pour accéder aux postes d'emploi dans les institutions rattachées au secteur de la jeunesse et des sports, comme elle revendique la priorisation dans les recrutements pour les diplômés des écoles normales supérieures, non sans exiger leur rapprochement de leur lieu de travail par rapport à leur lieu de résidence. Abordant le cahier des charges du système LMD, l'Ugel a exigé du ministère de tutelle de réactiver la signature de contrats avec les entreprises nationales pour que celles-ci recrutent en priorité les diplômés sortants des universités algériennes. De même, l'Ugel a demandé au département de Hadjar de prendre en charge, dans l'urgence, les préoccupations des étudiants en architecture, en bibliothéconomie, en médecine et en sciences politiques et relations internationales. Au plan de la classification des étudiants détenteurs de licences et de master au niveau de la Fonction publique, l'Ugel a interpellé Hadjar pour la prise en charge immédiate de cette revendication et de revoir à la hausse le grade de cette classification dans les délais appropriés. Enfin, l'Ugel a exigé l'abandon du système d'orientation dénommé "Progresse" des nouveaux bacheliers, un système, affirme cette organisation qui était responsable de dysfonctionnements dans l'orientation des nouveaux bacheliers et dans la gestion des recours. Par ailleurs, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), aile coordonnée par Abdelhafidh Milat, s'est joint à cet appel à la grève, menaçant de paralyser les universités, les facultés, les ENS et les instituts du pays. FARID BELGACEM