Le salon organisé par l'opérateur Maxicom a offert un programme riche et varié à tous ceux qui étaient curieux ou intéressés par le monde des langues, avec pas moins de 14 langues de différents horizons qui étaient à découvrir à travers les opérateurs, venus nombreux, réunis au salon, que ce soit les écoles de langues, les centres culturels étrangers et les organisateurs de séjours et de formations linguistiques à l'étranger, ou bien à travers des opérateurs plus pédagogiques et académiques, tels que les fournisseurs de support et d'outils (livres, méthode et tests de langues, logiciels d'apprentissage…) et les centres de recherches dédiées à la didactique des langues. Le salon a aussi pu organiser de nombreuse conférences avec des professeurs et des spécialistes du secteur, et des rencontres avec des «coachs» linguistiques qui ont pu donner des idées et des conseils pour apprendre plus facilement les langues étrangères, quel que soit votre niveau ou votre âge. L'engouement pour cet événement a été le principal point positif pour les organisateurs, de nombreuse personnes de différentes catégories sociales s'y sont rendues, des étudiants évidemment (la faculté centrale d'Alger étant à côté) soucieux d'apprendre une langue étrangère pour avoir un atout supplémentaires pour son avenir ou intéressé par les offres de voyage et de séjour linguistiques, des professionnels désirant s'ouvrir à l'international, ou bien des personnes âgées nostalgiques de leurs séjours à l'étranger, époque où les restrictions et les visas n'existaient pas encore.
Ouverture A la question de savoir d'où vient cet intérêt des Algériens pour les langues, les avis et les théories sont nombreux, mais pour les organisateurs la cause de cet intérêt est essentiellement «historique et géographique». Historique d'abord, car l'Algérie ayant été pendant de nombreux siècles la proie d'innombrables envahisseurs venus des différentes rives de la Méditerranée et ayant chacun apporté avec lui sa culture et sa langue qu'il a voulu transposer aux populations locales, que l'héritage laissé par ces périodes est resté dans notre culture contemporaine, également du temps ou la Méditerranée était le centre du monde où toutes les puissances y étaient établies et ou toutes les richesses et le commerce y transitaient, les ports et les villes côtières algériennes ont accueilli des gens de tous les horizons, ce qui a permis une certaine curiosité et intérêt pour tous ces visiteurs venus d'outre mer. A l'intérieur du pays aussi et depuis des siècles, ont cohabité une diversité linguistique très marquée issue principalement des différents dialectes de la langue amazighe et de l'arabe. Tout cet entremêlement à travers les siècles a permis à l'Algérien d'avoir une certaine «prédisposition» aux langues et aux cultures. D'ailleurs, un des principaux objectifs de ce salon était de rétablir et de faciliter les échanges culturels à travers notamment les centres culturels étrangers, car pour les organisateurs, l'apprentissage d'une langue étrangère est indissociable de l'intérêt pour la culture et l'âme de cette langue et de son peuple, d'où ce regret de voir la situation actuelle, où les peuples ne communiquent plus et les frontières sont de plus en plus fermées, et ce regret d'une époque quand l'Algérien pouvait voyager et se promener dans toutes les villes méditerranéennes sans encombre et pouvait parler turc à Istanbul, espagnol à Barcelone et italien à Naples. La priorité est donc donnée à l'établissement de séjours et de voyages linguistiques au bout de chaque cursus et de multiplier les conventions entre les divers opérateurs transnationaux afin de rétablir ces contacts entre les cultures, mais le «manque de moyens» est le principal obstacle à cette initiative, selon les organisateurs.
Turc On l'aura remarqué en déambulant devant les nombreux stands présents à l'événement, la présence de nombreux opérateurs étrangers représentant de nombreux pays et institutions, mais ce qui attire l'attention c'est la prédominance de deux langues qui ont présenté les deux stands les plus importants du salon, ce sont les langues turque et chinoise. Ces deux langues représentées respectivement par le centre culturel turc Yunus Emre et par un consortium d'entreprises chinoises pour la langue chinoise, ces deux langues ont clairement exposé leur volonté de s'imposer comme acteur incontournable du marché de langue en Algérie et compte devenir une langue d'avenir, notamment pour les jeunes, en offrant de nombreuses opportunités de voyage, de bourse d'études ou même de travail. Le salon a aussi été l'occasion de réunir les professionnels du marché des langues et de leur apprentissage en Algérie, de faire un état des lieux et de donner quelques pistes de réflexion pour l'avenir, étant donné l'importance des langues étrangères dans l'économie mondialisé de notre époque et le besoin pour les entreprises algériennes d'être compétitive dans les marché internationaux. Mohammed Saïdi, un des organisateurs, a notamment mis en lumière le fait que «le marché de l'apprentissage des langues en Algérie n'est pas structuré». «Il y'a un manque évident de contrôle de la qualité de l'enseignement des langues en Algérie.» Et d'ajouter : «La priorité est de donner plus de visibilité aux recherches académiques dans ce sujet, et de rendre ainsi compte de la dynamique et de la situation réelle de l'enseignement des langues et la rendre visible.» Et de conclure que c'est à partir des résultats de ces recherches que les opérateurs, et aussi l'Etat, devront s'appuyer à l'avenir pour réfléchir à leur stratégie pour l'enseignement des langues.