– Votre agence est engagée, presque exclusivement, dans la restauration du patrimoine culturel en Algérie. Des projets ont été programmés dont un, localisé à Alger, a été déjà achevé. Pourriez-vous nous en parler davantage ? Tout d'abord, je vous remercie de l'intérêt que vous portez à notre agence et je réponds volontiers à vos questions. L'agence turque de coopération et de coordination (Tika) est une agence à but non lucratif, dont le but principal est de réaliser l'échange d'expériences avec les pays amis et frères de la Turquie, et par ce biais, consolider ses relations en entamant des projets, des programmes ou bien des activités conjointes dans les domaines technique, social, culturel, économique et de l'éducation. La Tika conduit ses activités au sein du Premier ministère de Turquie. A travers ses 60 bureaux sur 5 continents, la Tika réalise quelque 3000 projets de coopération chaque année dans près de 150 pays. Le projet de la restauration de la mosquée Ketchaoua, qui a été accordé lors de la visite en Algérie de notre président M. Recep Tayyip Erdogan en 2013 et 2014, a été confié à la Tika. Nous avons retenu une entreprise turque de restauration pour réaliser ce projet. Celle-ci a installé son chantier fin 2014. Tous les travaux du projet ont été effectués sous le contrôle des experts et académiciens turcs et algériens. Au cours des travaux de restauration de la mosquée Ketchaoua, nous nous sommes réunis régulièrement avec des représentants des ministères de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, de la Culture, des Affaires religieuses et de la wilaya d'Alger dans le but du suivi des travaux et de la prise des décisions importantes. Outre la restauration de la mosquée, de nombreux travaux de consolidation et de réhabilitationont été réalisés, ainsi que la rénovation de Dar El Imam, qui n'était pas prévue initialement dans le cadre dudit projet. – Une convention a été signée en avril dernier avec la Direction de l'urbanisme et de la construction de la wilaya d'Oran pour la restauration de la mosquée Pacha et du palais du Bey avec le soutien du groupe turc de droit algérien, Tosyali Iron and Steel. Qu'en est-il au juste ? La restauration de ces édifices avait été entendue aussi lors de la visite de notre président, Son Excellence M. Erdogan en Algérie, mais cette fois il a été convenu sur le principe de partage du financement. Cependant, au mois d'avril de l'année en cours, un protocole d'accord a été signé entre l'ex-wali d'Oran, actuel ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlene, et le président de la Tika, le Dr Serdar Çam pour la restauration et le financement total de la mosquée Pacha par la Tika. Juste après la signature du protocole, nous avons entamé les études essentielles pour la réalisation du projet. En ce moment, nous attendons l'achèvement de ces dernières afin de pouvoir lancer les travaux. – Le projet de restauration de la mosquée Ketchaoua à la Basse Casbah a impliqué une expertise locale. Un chantier-école a-t-il été mis en place à cette occasion ? De nombreux architectes, experts ainsi que des ouvriers, artistes et spécialistes algériens ont participé et profité de l'expérience de restauration de cette mosquée. – L'inauguration de la mosquée, annoncée pour septembre dernier, a été reportée. Pourquoi ? Nous n'avons pas l'habilité de nous prononcer sur l'inauguration. C'est aux autorités algériennes d'annoncer la date. – Les deux parties, algérienne et turque, ont-elles convenu d'une autre date pour inaugurer ce monument sachant que le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, est annoncé pour la cérémonie d'inauguration ? Nous n'avons pas d'information officielle. Mais bien sûr, l'inauguration de la mosquée par le président de la République, Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, sera un grand honneur pour nous. – L'agence de coopération Tika est présente en Algérie depuis 2015. Son intervention se limite actuellement à la restauration des monuments historiques. Quels sont vos projets futurs ? En tant qu'agence, à part le domaine de la restauration, nous effectuons des projets de coopération technique dans tous les domaines tels que l'agriculture, la santé, le tourisme, l'industrie, l'eau, l'hygiène, l'éducation, la restauration, la formation professionnelle et le développement des capacités administratives et autres. Les projets sont définis suite aux consultations effectuées avec les autorités officielles du pays hôte. Voici quelques projets réalisés, en cours et planifiés en Algérie : la formation et visite technique sur l'aquaculture à Antalya et Izmir ; la création d'un laboratoire de langue au profit de l'Université d'Alger 2 ; la rénovation et l'équipement des classes et d'une bibliothèque du Département de Turcologie de l'Université d'Alger 2 ; l'organisation d'un Symposium international sur les relations algéro-turques et exposition des archives ; la participation des journalistes algériens aux Deaflympics (Jeux olympiques des sourds) ; le programme de partage d'expériences des universitaires ; l'impression du livre Algérie sur les sources ottomanes du professeur M. Derradj ; le sponsoring du Festival musique symphonique d'Alger et du Festival de musique andalouse et musiques anciennes d'Alger, ainsi que l'organisation des concerts ramadhanesques du groupe algéro-turc à Alger et Constantine. Des projets sont également en cours : la restauration de la mosquée du Pacha à Oran ; la création d'un centre sportif féminin avec une ONG ; le soutien d'équipement pour une ONG scout et le sponsoring du Symposium international «Regards croisés sur les relations Algérie-Turquie». Tika a planifié, par ailleurs, un projet qui est celui de la coopération pour la création d'un musée archéologique sur la Place des Martyrs.