Le SAP a décidé, conformément aux recom-mandations du conseil national réuni avant-hier, de débrayer durant deux jours la première semaine et trois jours à partir de la deuxième semaine, «jusqu'à la satisfaction de toutes nos revendications», indique Lounès Ghachi, président du syndicat, contacté hier par El Watan. Le SAP dénonce «l'inertie» des responsables du secteur de la santé, alertés par le syndicat concernant les conditions pénibles de prise en charge des malades. Le syndicat dénonce l'agression dont a fait objet, la semaine dernière, une syndicaliste du Sap qui exerce au niveau d'une structure de santé à Djelfa. Cette agression, restée «impunie», malgré les démarches du syndicat auprès de la direction de la santé et du ministère de tutelle, illustre les conditions de travail du personnel de la santé en général et celui du paramédical en particulier, souligne le président du SAP. Cette organisation syndicale s'indigne également de la gestion du manque de ressources matérielles et humaines, en laissant les paramédicaux faire face à la colère de la population réclamant une prise en charge. C'est une situation «inadmissible», selon le Sap, qui signale également le cas d'une aide-soignante «obligée d'évacuer un cas de traumatisme crânien sur injonction de la force publique». «Ces dérapages dangereux dénoncés à maintes reprises par le syndicat tendent à se répéter», rapporte le syndicat dans le communiqué ayant sanctionné les travaux du conseil national. Les revendications liées à la protection du personnel contre la pression et les agressions, et à la dénonciation de «l'indifférence» de la tutelle s'ajoutent aux revendications socioprofessionnelles déjà émises par le SAP, à l'occasion du préavis de grève, émis l'été dernier et qui a été gelé suite à des promesses de la tutelle de satisfaire certains points de la plateforme de doléances. Côté formation, ce syndicat met en garde contre toute remise en cause du système LMD encadrant la formation du paramédical «qui est un acquis scellé et non négociable arraché au prix de sacrifices», souligne M. Ghachi. «Ce système ferait l'objet d'une remise en cause par un cercle hostile à l'évolution dans la mise à niveau aux standards internationaux de la formation paramédicale, à travers le système LMD», souligne le SAP, s'appuyant sur «le retard pris dans l'élaboration des arrêtés interministériels (Santé-Enseignement supérieur) pour le déblocage du plan de carrière des paramédicaux». Le SAP réclame enfin des sanctions contre les responsables des établissements dont «la mauvaise gestion» est avérée. «Nous avons saisi la tutelle sur des dépassements de la part de certains directeurs d'établissement, en vain», dénonce le président dudit syndicat.