Il a rappelé que «les Sahraouis dans les territoires occupés ont besoin de soutien, de solidarité et de protection». Soulignant que les détenus politiques sahraouis dans les territoires occupés souffrent énormément pour le triomphe de la cause sahraouie, le responsable a appelé tout un chacun à davantage de soutien. Le Sahara occidental, occupé illégalement par le Maroc en 1975, est un pays de non-droit. Les droits de l'homme y sont violés au quotidien. Les Sahraouis, qui se battent pour leur indépendance depuis près d'un demi-siècle, n'ont même pas le droit de manifester pacifiquement et d'exprimer librement leurs idées. Toute action des Sahraouis, y compris pacifique, est systématiquement réprimée dans le sang. Cette répression se fait à huis clos puisque les responsables d'ONG internationales de défense des droits de l'homme sont interdits de séjour au Sahara occidental occupé. Mardi, plusieurs citoyens et citoyennes sahraouis ont été blessés suite à la répression féroce par les forces de l'occupant marocain d'une manifestation pacifique, organisée à Boujdour, en solidarité avec le détenu politique Abdelmoula El Hafidi, en grève de la faim depuis plus de deux semaines. Abdelmoula El Hafidi se trouve dans un très mauvais état de santé et souffre de complications liées à sa grève de la faim. Selon l'Agence de presse sahraouie (SAP), qui a rapporté l'information, «les forces de répression marocaines sont intervenues brutalement pour disperser les membres de la famille du détenu politique sahraoui Abdelmoula El Hafidi, en sit-in devant la demeure familiale avec de nombreux sympathisants sahraouis pour demander à ce que le détenu sahraoui puisse jouir de ses droits légitimes que lui refuse l'administration pénitentiaire d'Oudaya (sud de Marrakech), où il est détenu et en grève de la faim depuis plus de deux semaines». «Les autorités d'occupation marocaines ont eu recours à la force absolue à travers le déploiement en grand nombre de leurs appareils de répression, civils et militaires, causant ainsi des blessures à plusieurs Sahraouis ayant participé au sit-in, dont la mère, les frères et sœurs du détenu», a précisé la même source. Abdelmoula El Hafidi n'est pas le seul cas qui suscite l'indignation des ONG de défense des droits de l'homme. Il est à rappeler que la Cour d'appel de Salé (Maroc) a rendu, la semaine dernière, un jugement inique à l'encontre de Mohamed El Ayoubi en le condamnant à 20 ans de prison ferme. Le détenu politique sahraoui, qui dit avoir été torturé à mort en prison, avait bénéficié d'une libération provisoire le 13 décembre 2011 en raison de la détérioration de son état de santé ayant entraîné une insuffisance rénale aiguë qui a nécessité des soins trois jours par semaine dans une clinique d'hémodialyse spécialisée à Al Ayoun occupée. Malgré cette maladie lourde, le makhzen va donc renvoyer Mohamed El Ayoubi en prison. Les Marocains ressortent la matraque alors que les Sahraouis ont remporté cette année d'importantes victoires diplomatiques sur le Maroc. Outrée par le comportement indigne, lâche et bestial des Marocains, l'Association sahraouie contre la torture et la détention arbitraire dans les territoires sahraouis occupés a tenu l'ONU pour «entièrement responsable de l'obstination et des atermoiements du Maroc» et des conséquences des violations massives par Rabat des droits de l'homme au Sahara occidental occupé. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a de son côté appelé la communauté internationale à «amener la partie marocaine à respecter la volonté de paix et de coexistence dans le Maghreb arabe». M. Ghali a déclaré que «le Front Polisario est prêt à contribuer à la construction du Maghreb arabe comme il se doit à condition que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination soit respecté». Il a demandé au Maroc de «cesser sa politique de fuite en avant» qui, a-t-il dit, «n'infléchira pas la volonté du peuple sahraoui qui demeure attaché à son droit à l'autodétermination».