C'est une ligne de conduite que les universités nationales sont sommées, depuis quelques années, d'appliquer dans la perspective d'une politique d'employabilité que la tutelle veut à tout prix payante. Chaque université est donc amenée à se saisir de tous les mécanismes à même de favoriser une large perméabilité au marché du travail. Et l'université des Frères Mentouri de Constantine (UFMC) ne déroge pas à la règle. «Dans la continuité de ses engagements de former des diplômés actifs et compétitifs sur le marché du travail, l'université Frères Mentouri de Constantine concrétise l'idée de l'étudiant-entrepreneur en initiant des cycles de formations et d'accompagnements, et ce, en collaboration avec l'Ansej de Constantine, la Chambre de commerce et d'industrie Rhumel (CCI) et des acteurs du secteur socioéconomique. L'objectif de cette initiative est d'apporter aux étudiants les notions fondamentales pour la création d'entreprises en renforçant leurs formations universitaires par des outils utiles afin de développer leurs compétences entrepreneuriales», nous a déclaré le recteur, Abdelhamid Djekoun. Cette nouvelle approche inédite s'est mise en place récemment avec l'observation de certains critères de sélection. Car, il va de soi que le projet présenté par l'étudiant doit avoir une portée économique. «Le partenariat UFMC-Ansej a abouti à la sélection des participants à cette formation sur la base du fichier des diplômés de l'année. Pour cela, plusieurs paramètres ont été pris en compte, tels que : le projet de fin d'études de l'étudiant, sa motivation à entreprendre ainsi que le fait qu'il soit porteur de projets ou d'idées innovantes pour la création d'une entreprise», est-il soutenu. Ils sont ainsi plusieurs à y avoir postulé, mais seulement une trentaine d'entre eux a réussi à franchir les barrières de la sélection. «A l'issue de cette sélection, 36 étudiants entrepreneurs ont été retenus pour cette année universitaire. Ces derniers suivront une formation de 12 semaines avec la participation de la CCI, l'Ansej et autres institutions. Les formations ont pour objectif de créer des entreprises, de transformer l'idée en projet, d'étudier le marché, de planifier et de réaliser un plan d'action. Les enseignements vont leur permettre d'aborder les différents domaines de compétences nécessaires à la création et à la gestion d'une entreprise», expliquera notre interlocuteur. Évaluation par un jury Cela inclut le b.a.-ba de la libre entreprise, mais pas seulement. Ces porteurs de projets seront initiés à la théorie de l'entrepreneuriat, les aspects juridiques, économiques et managériaux de la création de l'entreprise, le plan d'affaires et les étapes-clés de la création de l'entreprise, la conduite et la gestion de projet, l'innovation et la propriété intellectuelle, la communication et le marketing. Mais, plus concrètement, comment peut-on traduire l'ensemble de cette démarche ? La formation s'effectuera en deux phases et sera supervisée par des enseignants et des experts de la création d'entreprises, selon les précisions du Pr Djekoun : «Pour ce faire, l'UFMC met à la disposition des candidats un espace de co-working au niveau de la Maison de l'entrepreneuriat, des fablabs (laboratoire de fabrication) et la plateforme technologique pour la réalisation d'éventuels prototypes. Aussi, un accompagnement mixte sera assuré par des enseignants universitaires, des experts de la création d'entreprises de l'Ansej, ainsi que des professionnels. La première phase de la formation, qui s'étale sur huit semaines, vise l'acquisition et la maîtrise des méthodes et outils dans le domaine de la création et de la gestion d'entreprise. La deuxième phase a pour objectif de réaliser un business plan et de présenter des projets d'entreprises. Une fois la formation terminée, un jury évalue le projet de l'étudiant puis il sera pris en charge directement par l'Ansej».