Il suffit de faire un tour en ville, particulièrement aux abords de certaines supérettes, pour se rendre compte de la persistance de la crise du lait en sachet. Tôt le matin, des files se forment devant ces magasins pour attendre l'arrivée – ou l'ouverture dudit commerce– pour pouvoir acquérir un ou deux sachets de lait subventionné, vendu à 25 dinars. Ainsi, passé une certaine heure, il n'est plus possible de trouver un sachet à mettre dans le couffin. Parallèlement, le lait dit «de vache», vendu en sachet, est par contre disponible, mais demeure boudé par l'essentiel des consommateurs. Vendu à 50 dinars l'unité, ce lait de vache, assurent certains, est rejeté par les enfants habitués au goût du lait reconstitué qui est dépourvu d'une odeur caractéristique du lait de vache, répulsive pour les jeunes et moins jeunes. Il faut dire qu'outre cette odeur, les petites bourses trouvent assez cher le prix du sachet comparativement au lait reconstitué à partir de la poudre. Certains commerçants ont trouvé la parade pour écouler le lait de vache. Ils imposent la vente concomitante de deux sachets de lait reconstitué avec un sachet de lait de vache. Quant au lait conditionné dans un emballage en carton, les prix sont hors de portée de la majorité des ménages qui ne peuvent débourser 90 dinars pour un litre. Désormais la crise du lait semble devenir chronique et l'on ne sait pas comment va évoluer la situation en cette année 2018 avec la politique visant à réduire les importations défendue par les pouvoirs publics.