Sidi Naâmoune, lotissement prolongeant la cité Zouaghi (Aïn El Bey, derrière la polyclinique), à proximité des allées des cliniques est un immense chantier de constructions privées, toutes plus coûteuses les unes que les autres. Pourtant, le décor y est lugubre, dégradé et enlaidi par les propriétaires eux-mêmes, totalement inconscients de leur environnement immédiat. Ceci est curieux, d'autant que ces derniers mettent un zèle incroyable à bichonner leur intérieur. Ils se sont donné le mot pour générer des monticules de gravats, s'entassant à perte de vue dans les champs jadis verdoyants. Non contents de déverser leurs déblais dans la nature, ils ont créé une série de décharges où, toute honte bue, ils déversent leurs déchets ménagers. Des dizaines de tertres, devenus à la longue des décharges sauvages, s'alignent les unes à côté des autres, hideusement débordantes d'immondices, où le plastique est omniprésent. De temps à autre, quelques habitants y mettent le feu, laissant longtemps se dégager une fumée étouffante et pestilentielle. Le plus grave se déroule derrière le mur d'enceinte de la polyclinique, où s'est créé un autre dépotoir à ciel ouvert, contenant des déchets médicaux, qu'on se contente, parfois, de brûler en plein air, à proximité du lycée Nouia Fatma, du CEM Ahmed Abbas et de la mosquée Abdelhamid Benbadis, à laquelle est annexée l'école coranique… A qui incombe donc la tâche de traiter les déchets toxiques, qui plus est, proviennent d'une infrastructure sanitaire publique, accueillant toutes sortes de malades, notamment de jeunes enfants ? Dans ce contexte, il s'agit de toute une population intoxiquée à son insu. L'absence de sensibilisation y est pour beaucoup dans ce laisser-aller qui ne dit pas son nom. Les autorités en charge des affaires de la ville ont-ils vu ce gâchis ? Que font les associations de quartiers ? Où se situent les complicités ? Autant de questions soulevées par de simples citoyens. Le ramassage des ordures ne se fait pas dans cette partie cachée de Aïn El Bey où les relents d'une catastrophe écologique se font sentir dans ce paysage désolé, agressé à chaque seconde. De l'autre côté, plus bas, au lotissement GERIC, les habitants ne bougent pas le petit doigt pour améliorer leur environnement. Pour ne pas se déplacer vers la cité, où sont entreposées les bennes à ordures, ils ont eux aussi généré leur propre décharge en contrebas des villas. La plupart du temps, ce sont les habitants des cités-dortoirs qui sont incriminés dans les agressions caractérisées de l'environnement, mais à voir ces quartiers dits résidentiels, où sont érigées des maisons de rêve, l'on se demande d'où provient un tel incivisme. Les espaces verts ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, envahis (toujours) par les ordures. Les arbustes ont été, pour la plupart, arrachés par des gamins, sous l'œil complaisant de certains parents. La liste des méfaits écologiques étant interminable, croisons les doigts pour l'avenir…