L'Algérie participera massivement au Salon de l'alimentation et des services halal qui se tiendra du 30 au 31 mars prochains à Paris. Pas moins de treize entreprises algériennes prendront part à ce rendez-vous économique : Biodattes Caprice Spa, Chamiat El Qods, le groupe Labelle, Falco, le groupe Mami, Hammoud Salim, Mazafroid, N'gaous conserves Spa, NCA Rouiba, Socofel, Sud dattes compagnie, Sudaco et enfin Argilev. Dans cette optique, l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur et le programme Optimexport (renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes) ont organisé, hier, une journée technique d'information sur le marché halal en Europe. Un segment qui devrait intéresser davantage les entreprises algériennes et renforcer leurs capacités de production et par voie de conséquence, d'exportation. D'autant que les produits halal ne concernent pas uniquement la viande mais aussi les engrais ou encore les cosmétiques. « Les produits certifiés halal commencent depuis peu à entrer dans le circuit de la grande distribution, alors qu'avant ils ne se limitaient qu'aux épiciers et aux bouchers de quartier », explique un conseiller présent à la réunion. Kacher La France vient en tête des marchés à investir car la communauté musulmane représente 10% de la population – et les produits halal représentent entre 10 et 15% du marché. Elle est suivie de l'Allemagne avec 2,5 millions, de la Grande-Bretagne avec 1,6 million et de l'Espagne avec 1 million de musulmans. Seulement voilà, à long terme, la problématique de certification halal posera problème, toujours selon le même conseiller : « Un pays comme l'Algérie, à 99% musulman, n'a pas besoin de certification halal. » Cependant, des groupes d'intérêts voudront saisir l'occasion pour en faire un business « à l'image de la certification kacher » devenue, au fil du temps, le monopole de quelques cercles financiers. A titre d'exemple en France, il existe une cinquantaine d'organismes de certification et de labellisation halal. Ces produits, d'après les spécialistes, commencent à bénéficier d'un « certain engouement » auprès de consommateurs non musulmans des produits halal. Ce marché est estimé à 500 milliards d'euros dans le monde et à près de 4 milliards d'euros en France. Pour les entreprises algériennes, « il va falloir, dès maintenant, réfléchir à doter l'Algérie d'un organisme de certification car il est de l'intérêt de l'Algérie de profiter des fonds générés par cette activité au lieu de laisser des organismes étrangers récupérer les bénéfices ». Les Français, à l'instar des Européens, par protectionnisme économique, procéderont « à des restrictions et des exigences pour l'entrée, dans leur marché, des produits halal, non pas pour des raisons de conformité à la loi islamique mais plutôt de peur d'être submergés par des produits étrangers sous la couverture du label halal », confie un responsable d'une grande enseigne de distribution venu prospecter en Algérie. On se souvient alors de la polémique soulevée en début d'année par la chaîne de restauration rapide Quick. Plusieurs chaînes de distribution françaises ont affiché leur intérêt pour les produits halal et d'ores et déjà, la course est lancée pour la sélection des futurs fournisseurs. L'entreprise Amine et Isla (filiale du groupe Cevital) a été, par exemple, la première entreprise, avec ses produits Reghalal, à progressivement passer des rayons des boucheries musulmanes et petites épiceries aux linéaires des grandes surfaces.