Mercredi, les autorités locales de la petite localité d'Aïn el Assel, entre El Kala et El Tarf décident de démonter les nids que depuis des lustres les couples de cigognes, très fidèles, ont construit sur le faîte de chacun des poteaux électriques qui jalonnent la rue principale. Une particularité vite constatée par le visiteur qui vient dans l'extrême nord-est du pays. La population s'y est opposée et a empêché les employés de la commune de poursuivre leur opération de délogement et d'expropriation. Dans la région, presque toutes les agglomérations ont des nids. Les habitants s'y sont familiarisés et cela fait partie non seulement du décor mais plus encore du quotidien. Les citoyens qui se sont opposés à la décision du maire ont été surtout choqués par le fait que ce sont des couples avec des petits, généralement deux cigogneaux par nid, que l'on cherche à détruire au moment le plus crucial de la nidification. On aurait pu le faire au début de l'hiver lorsque les nids étaient vides. Les cigognes, en état de le faire, auraient alors eu le temps d'en construire un autre ailleurs. Les nids de cigognes posent de sérieux problème aux lignes électrifiées et seraient à l'origine de trop fréquentes coupures de courant. Il y a une dizaine d'années, la Sonelgaz, sous l'impulsion d'un wali un peu écolo, avait initié un programme d'installation de berceaux surélevés au-dessus des poteaux et pylônes pour recevoir sans danger les nids de cigognes. Certains ont été occupés et d'autres boudés. Rien n'empêche aujourd'hui de reprendre cette action qui a malgré tout donné des résultats satisfaisants.