Comme le rappelle l'ordre du jour des travaux du 30e sommet de l'Union africaine, la prévention et la résolution des conflits demeurent une mission essentielle de l'organisation panafricaine. Réunis en plénière, les dirigeants africains ont eu à examiner pas moins de trois rapports sur la paix et la sécurité, dont l'un sur la situation en Libye, remis par le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui préside le comité de haut niveau sur ce pays. L'UA est également attendue en République centrafricaine où la crise s'est durcie en 2017, et au Soudan du Sud où le fragile processus de paix a besoin d'être soutenu. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a saisi aussi cette opportunité pour mettre en garde les pays contre la menace que représentent les terroristes africains et étrangers de retour dans leurs pays respectifs. Une commission du CPS chargée d'élaborer une approche globale de lutte contre la menace transnationale du terrorisme et de l'extrémisme violent en Afrique s'apprête d'ailleurs à lancer une initiative pour aider les Etats membres à élaborer une «approche harmonisée» afin de faire face à la menace des terroristes étrangers et africains de retour dans leurs pays respectifs. Une source africaine haut placée a révélé à ce propos à l'agence Algérie presse service (APS) que la commission «va accélérer le processus d'élaboration de la liste africaine des personnes, des groupes et des entités impliqués dans des actes terroristes», tel qu'indiqué dans le Plan d'action de l'UA de 2002 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme. Dans le même sillage, une approche globale de lutte contre la menace transnationale du terrorisme et de l'extrémisme violent doit inclure des mesures et des actions énergiques de développement socioéconomique sur l'ensemble du continent, afin d'éliminer certaines conditions sous-jacentes qui nourrissent le fléau du terrorisme, a recommandé la même source. La commission chargée d'élaborer une approche globale de lutte contre la menace transnationale du terrorisme et de l'extrémisme a en outre relevé que les groupes terroristes en Afrique, qui sont principalement motivés par un agenda local, ont des relais avec des groupes d'autres régions, citant à ce propos «les fusions d'AQMI (Al Qaîda au Maghreb islamique) avec d'autres groupes locaux et l'arrivée de Daech (Etat islamique) dans certaines provinces de Libye ou du Nigeria». Pour la commission du CPS, «Daech, qui a des ramifications en Afrique, après avoir été chassé d'Irak et de Syrie, cherche à faire du continent sa nouvelle base, notamment au Sahel». La même source note que «de nombreux pays africains sont mal préparés pour affronter des milliers de terroristes africains et étrangers de retour au continent», soulignant qu'ils constituent «une grave menace à la sécurité». Elle ajoute que «cette nouvelle race de terroristes, qui menace dangereusement le continent, est constituée d'individus détenteurs de passeports de pays occidentaux, ce qui leur facilite l'obtention de visas d'entrée à leur arrivée dans la plupart des pays africains». Afin de limiter le déplacement de ces terroristes, la commission du CPS recommande de «diffuser l'identité de ces terroristes qui sont de retour dans leurs pays respectifs afin de pouvoir les suivre et évaluer le risque qu'ils représentent».