Quelle est la place de l'Afrique dans le défi climatique ? Quelle est sa part de responsabilité ? Quelles seront les conséquences du réchauffement de la planète sur le berceau de l'humanité ? Quelle stratégie se doit-elle d'adopter pour contrer ce fléau ? C'est à l'ensemble de ces questions que se proposent de répondre Kamel Mostefa-Kara, membre principal du GIEC, spécialiste international du climat et ancien directeur général de la météorologie nationale et son compère Hakim Arif, universitaire, chef d'entreprise et chercheur. Ils ont collaboré tous les deux pour l'élaboration d'un livre qui se veut être un plaidoyer, un manifeste, une prise de conscience. « Première victime du réchauffement climatique et n'ayant aucune responsabilité dans ce dernier (…), l'Afrique est le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre de la planète, les émissions par an d'un africain étant dans un rapport de un à vingt par rapport à ceux des pays industrialisés. » Deux thèmes sont mis en exergue par les auteurs : d'une part, le réchauffement climatique constitue un danger imminent pour les ressources naturelles du continent. Mais, d'autre part, parallèlement, cette vulnérabilité ne doit pas faire perdre de vue que l'Afrique est pourvue d'un gisement naturel indispensable à l'équilibre climatique mondial et que celle-là même peut constituer une réponse à la menace climatique à venir. Et puis, les auteurs n'oublient pas qu'au-delà des aspects liés purement aux politiques gouvernementales des pays de l'Afrique quant à la question de l'environnement, le citoyen doit aussi s'éveiller à la question. Seul secours qui permettrait de s'unir « autour de projets fédérateurs et mobilisateurs ». Il s'agissait, pour les auteurs, de mettre la lumière sur le rôle que pouvait jouer l'Afrique lors de la conférence de Copenhague. Aujourd'hui, on le sait, très peu d'engagements ont été pris par les pays industrialisés, laissant à l'Afrique le loisir de rechercher seule des moyens de lutte contre le réchauffement climatique sans freiner sa volonté et sa capacité à s'industrialiser. Pour conclure, et après avoir rappelé tous les dangers imminents qui guettent la planète, tels que la fonte des glaces, la remontée des eaux, la sécheresse à certains endroits du globe, mais également l'accroissement en nombre des catastrophes naturelles. les auteurs dressent une sorte de listing qui permet de dire que la solution de sortie de crise se trouve dans le continent africain, grâce aux ressources africaines. « Par ailleurs, et paradoxalement, il s'avère aussi que l'une des clés de sortie de cette crise mondiale et multiforme pourrait bien provenir de la région du monde la plus meurtrie et la plus menacée, la plus pauvre et la plus ignorée dans le débat de la crise actuelle internationale : l'Afrique », écrivent Mostefa-Kara et Arif.