L'incidence des maladies invasives à pneumocoques et la protection des enfants contre la pneumonie et la méningite » est un thème qui a été au centre des débats du 1er congrès Afrique et Moyen-Orient (AFME) sur le pneumocoque, tenu les 24 et 25 mars à Dubaï. Dubaï. De notre envoyée spéciale Cette rencontre scientifique inaugurée par le directeur exécutif des politiques de santé de Dubaï, le docteur Mahmoud Fikri, a vu la participation de plus de 200 spécialistes et experts de renommée internationale dans la recherche. Les participants ont débattu, durant ces deux journées, de l'incidence de cette maladie en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et sur les moyens de prévention dont l'introduction de la vaccination, qui est déjà inscrite dans les programmes (de vaccination) depuis cinq années dans les pays du Golfe. Des études ont d'ailleurs montré que la mortalité a été réduite de 80% au cours de ces années dans ces pays. Les spécialistes sont unanimes à souligner que l'infection pneumococcique est une cause majeure de mortalité. Elle provoque, a-t-on rappelé, jusqu'à 1,6 million de décès chaque année à travers le monde. Envir25 bon la moitié de ces décès surviennent chez les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans dans les pays en développement. En marge des travaux du congrès, un symposium a été organisé par les laboratoires Pfizer avec des experts en la matière au profit des représentants de la presse venus de différents pays de la région. Pour le docteur Salah El Ouedi, expert au ministère de la Santé du royaume de Oman, la meilleure prévention contre les maladies causées par le pneumocoque passe par la vaccination. La méningite, la pneumonie, l'otite sont, entre autres, des maladies invasives et non invasives. Il est revenu sur les différents facteurs de risque pouvant accroître la probabilité de contracter la maladie pneumococcique. Il précise que le « S. pneumoniae » est la cause la plus fréquente des pneumonies d'origine communautaire dans le groupe d'âge comprenant les enfants de moins de deux ans ainsi que les adultes de 65 ans et plus. Il signale aussi que certaines maladies sont à l'origine de ces infections, notamment la drépanocytose, le sida, le diabète, les maladies pulmonaires et l'asplénie, prédisposant les individus à la maladie du pneumocoque. Des études réalisées au Moyen-Orient ont montré que la mortalité due à la méningite pourrait varier entre 13 et 17%, atteignant jusqu'à 22% dans les pays de la région. Dans les différents pays du Maghreb, par contre, un nombre important de bactéries est responsable à près de 70% de ces maladies. « Il y a plus de 90 souches de "S.pneumoniae", mais seul, un petit sous-ensemble de souches est responsable de la plupart des maladies à pneumocoque. Le Sérotypeb 19A est une cause importante des maladies à pneumocoque et les données récentes l'ont prouvé. L'Oms recommande ainsi la vaccination comme meilleure prévention pour la lutte contre le pneumocoque et sa résistance en minimisant ainsi la transmission, l'infection. Ceci réduira le besoin en antibiotiques, et par la même occasion la propagation des microbes résistants. » « La résistance aux antibiotiques est aujourd'hui un grave problème de santé publique qui a des implications économiques, sociales et politiques d'envergure internationale », a déclaré docteur Mona El Mosawi, chef de la section du contrôle des maladies au ministère de la Santé de Bahreïn. A noter qu'en Algérie, 14% des décès des enfants de moins de 5 ans sont causés par la pneumonie. « Les infections invasives à pneumocoque B, évitables par vaccination, tuent le nourrisson et le rend infirme en provoquant la méningite, la pneumonie ou la septicémie », ont souligné les spécialistes de la question. Le professeur Grangaud, ancien responsable au ministère de la Santé en Algérie présent à ce congrès, a tenu à préciser que l'introduction de la vaccination contre le pneumocoque ne peut qu'améliorer la situation épidémiologique, mais il est important de mettre en place un système d'évaluation basé sur la connaissance des germes et il faut avoir les moyens de suivre les effets de cette vaccination dans le cas d'apparition de nouveaux germes. Ces moyens se résument à mettre en place des laboratoires de bactériologie dans les différentes régions du pays pour mieux identifier et évaluer l'évolution des germes et des maladies causées.